Voici deux adversaires dans une forme bien différente qui se faisaient face en ce dimanche soir. La 6ᵉ journée de Ligue 1 se clôturait, en effet, par le fameux Classique. Au classement, l'OM se trouvait d'ailleurs devant son ennemi de toujours. Reste que cet état de fait ne révélait nullement de la réelle courbe de ces deux équipes, bien au contraire. Le PSG, qui cherche encore la bonne carburation, sortait d'une désillusion face à Nice, certes, mais ce contretemps pouvait être mis en relation avec le retour de la trêve internationale et des Aiglons particulièrement inspirés ce soir-là. La preuve en est, les hommes de Luis Enrique ont su relever la barre dans la foulée face au Borussia Dortmund trois jours plus tard pour leur entrée en lice en Ligue des Champions (2-0).

L'OM, c'est grave docteur ?

À l'inverse, l'OM réalisait plutôt un début de saison correct avant que le désastre ne s'abatte sur le chef de l'entité phocéenne. À moins d'une semaine du Classique, timing plutôt mauvais, vous en conviendrez, une réunion entre supporters et dirigeants a ainsi très mal tourné, plongeant le club marseillais dans la tourmente la plus totale. Marcelino parti de son plein gré, le navire n'avait alors plus personne à sa barre. Surtout que Pablo Longoria a également hésité à plier bagages dans la foulée. Le décideur ibère a finalement décidé de poursuivre son œuvre. Et si ses ouailles sont parvenues à arracher un point inespéré du côté de l'Ajax jeudi dernier (3-3), tout ceci n'augurait rien de bon à quelques encablures d'affronter le PSG au Parc des Princes.

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Gonçalo Ramos ouvre enfin son compteur de buts (Icon Sport)

C'est Jacques Abardonado qui s'est ainsi assis sur le banc pour cette échéance au sommet. Et très vite, les failles olympiennes ont été mises en surbrillance par les qualités affichées par les joueurs du PSG. C'est simple et limpide, durant tout le premier acte, Pierre-Emerick Aubameyang et ses partenaires n'ont pas vu le ballon. C'est donc très logiquement que le tableau d'affichage était de 2-0 à la pause. Une statistique assez dingue est là pour prouver ce déséquilibre criant : en l'espace de 45 minutes, les Rouge et Bleu ont réussi 416 passes, tandis que les visiteurs se sont contentés de seulement 79 passes réussies. Un véritable fossé qui n'a eu de cesse de se creuser à mesure que le temps s'égrainait dans le sablier.

Le PSG lance enfin sa saison !

Ce qui est également vrai, c'est que ce scénario pouvait assez aisément être anticipé. Autant de tumultes en si peu de temps ne permettent nullement de préparer une telle rencontre de manière convenable. Mis à part défendre face à un PSG des grands soirs, aucune autre option ne paraissait envisageable dans l'immédiat. C'est ainsi que, hormis l'énorme occasion manquée par Vitinha de la tête sur un service délicieux de Jonathan Clauss, l'OM s'est montré impuissant. Et impuissant, les Parisiens, eux, ne l'ont pas du tout été. Pressing haut, contrepressing intense, courses diverses et variées, dédoublements répétés, justesse technique... la panoplie du club de la capitale a été des plus complètes et ce, pour le plus grand plaisir de ses supporters. Un homme a notamment survolé les 90 minutes, comme depuis l'entame de l'exercice en cours d'ailleurs.

Cet homme, c'est Manuel Ugarte. L'Uruguayen est exceptionnel d'abnégation et de justesse. Il s'est permis, presque à lui tout seul, d'aspirer l'entrejeu phocéen avec une facilité plutôt déconcertante. Mais dans l'ensemble, aucun des Parisiens présents sur la pelouse du Parc des Princes n'a été en dessous. Mention spéciale pour Achraf Hakimi, auteur d'un coup-franc sublime pour lancer les hostilités, qui affiche un visage très peu vu depuis son arrivée en terre francilienne il y a deux ans de cela. La soirée s'est révélée parfaite également car les avants ont tous, ou presque, enfin débloqué leur compteur respectif. Randal Kolo Muani, qui est clairement monté en puissance au fil du match, a inscrit son premier but et délivré une offrande parfaite pour Gonçalo Ramos, auteur, lui, d'un superbe doublé.

Luis Enrique comme chef d'orchestre

Le Portugais, entré en jeu consécutivement à une petite alerte du côté de Kylian Mbappé, a réalisé une sacrée prouesse en claquant un doublé. Ousmane Dembélé lui a notamment délivré un centre parfait pour son premier but en Rouge et Bleu. Mais au-delà de tous ces cas individuels, ce qui change avec ce PSG est incontestablement la patte de Luis Enrique. Alors oui, tout n'est pas encore parfait, mais là où la différence est notable, c'est dans la philosophie qu'il souhaite mettre en place. Contrairement aux années précédentes, on voit très bien ce que Lucho veut : un pressing tout terrain, une grosse intensité, un dépassement de fonctions et surtout une cohésion dans toutes les phases de transitions.

L'équipe a énormément évolué, certains joueurs cadres sont partis et le PSG est en train de tenter de construire un nouveau chapitre. Le temps nous dira si les résultats suivront. En attendant, à l'image de cette communion exceptionnelle entre les joueurs et le Parc des Princes au coup de sifflet final sous l'impulsion du plus que surprenant Warren Zaïre-Emery, une histoire commence à se dessiner et le PSG avait incontestablement besoin de ce nouveau souffle. Une cohérence est retrouvée, une certaine identité même. Le tout sera désormais de poursuivre dans cette voie pour des Parisiens apparemment avides de succès et de football.