Grosse désillusion pour le PSG. Mercredi 28 avril, le club de la capitale s'est incliné contre Manchester City (1-2) en demi-finale aller de Ligue des champions, après avoir pourtant été maître de la première période. Mais après la pause, les Parisiens se sont subitement effondrés. Les deux buts de Kevin De Bruyne et Riyad Mahrez ont autant récompensé le retour en force des Citizens que l'apathie des hôtes du Parc des Princes. Comment un tel décalage a-t-il été possible ?
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Un Manchester City contre-nature en première période
Inhibés par l'enjeu en première période, les joueurs de Manchester City ont regagné les vestiaires la tête basse à la mi-temps. A la fois inoffensifs et fragiles sur chaque contre-attaque, les Citizens étaient méconnaissables. Kevin De Bruyne a expliqué cela par un non-respect de la philosophie de jeu de Pep Guardiola.
"On n’était pas patients avec le ballon en début de match. On voulait jouer trop vite, et ce n’est pas notre jeu. Notre jeu c’est d’attendre, de garder la possession, de trouver le bon moment, le bon espace."
Kevin De Bruyne à RMC Sport après le match
A la pause, Pep Guardiola a ainsi dû mettre les choses au point.
"On n’a pas changé grand-chose à la mi-temps. On a juste dit aux gars : ‘Jouez au foot, faites preuve de personnalité. Si on perd, on perd, mais on doit être nous-mêmes'."
Pep Guardiola à Sky Italia après le match
City redevient City, Paris s'épuise
Dès le retour des vestiaires, City est redevenu City. Cette équipe capable de garder le ballon pendant de longues minutes, de le faire tourner sans cesse et sans cesse, de se rapprocher petit à petit des cages adverses.
Les Parisiens, qui avaient déjà fourni de gros efforts en première période, n'ont pas résisté. Marco Verratti, Idrissa Gueye et Leandro Paredes, notamment, se sont épuisés à force de courir en permanence derrière le ballon. Si beaucoup d'observateurs du PSG ont pointé la dimension physique, c'est donc aussi la tactique de City qui a fini par payer.
"On a été meilleurs avec le ballon, on a pu déplacer le jeu. On ne les a pas laissés respirer" , soulignait d'ailleurs Pep Guardiola après le match. Mais les Parisiens ont aussi donné le bâton pour se faire battre, comme l'a pointé le capitaine Marquinhos.
"En deuxième mi-temps, on a été trop derrière. City a joué plus haut, a été plus agressif, et on n’arrivait pas à sortir de notre camp."
Marquinhos à RMC Sport après le match
Un PSG sans réaction
En soi, le fait de reculer et de subir n'est d'ordinaire pas un problème pour le PSG, toujours redoutable en contre-attaque dans ce genre de configuration. Mais c'est là où la tactique de City a porté ses fruits. Trop occupés à dépenser de l'énergie pour courir après le ballon, les Parisiens n'en avaient plus pour mener leurs propres offensives.
Neymar et Kylian Mbappé, ainsi, se sont retrouvés terriblement seuls pour mener les rares flèches parisiennes en seconde période. Eux-mêmes vidées, les deux stars du PSG ont aussi manqué de lucidité en se lançant dans des numéros individuels, plutôt que de temporiser pour faire remonter le bloc.
Enfin, Mauricio Pochettino a aussi une forte part de responsabilité dans ce naufrage en seconde période. Voyant son navire couler, il n'a pourtant pas réagi à la barre. L'entraîneur du PSG aurait dû faire entrer du sang frais beaucoup plus tôt. Son premier changement n'est intervenu qu'à la 80e minute. Et c'est Ángel Di María, son meilleur joueur du soir, qu'il a sorti en premier...