Le ramadan est devenu un véritable sujet dans le monde du football. Dernièrement, c'est Habib Beye, entraîneur du Red Star, qui a défendu ses joueurs et parlé de "discrimination religieuse". Interrogé sur ce sujet par France Info, le président de la Fédération Française de Football, Philippe Diallo, lui a répondu sans concession.

Le ramadan fait polémique en France

Le ramadan est un sujet d'actualité en France ces derniers jours, et depuis même quelques années. Certains entraîneurs ont demandé aux joueurs de confession musulmane à ne pas jeûner les jours de match, affirmant que cela pouvait altérer leur performance sur le terrain. Un sentiment que ne partage pas du tout Habib Beye, l'entraîneur du Red Star, qui s'est longuement expliqué sur le sujet dernièrement.

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Habib Beye est l'entraîneur du Red Star. (Icon Sport)

"Ma position, elle est que je respecte vraiment la foi de mes joueurs, quelle qu'elle soit, à partir du moment où j'ai des joueurs qui sont de confession musulmane et qui font le ramadan – mais j'ai des joueurs aussi qui font le carême en ce moment, c'est 46 jours, donc c'est différent dans l'approche de cette religion. On se permet en tout cas d'accompagner nos joueurs dans leur foi, et personne ne le dit, mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on ne voit que les inconvénients. Moi, je ne vois que les avantages J'appelle ça de la discrimination religieuse et qu'on ne peut pas se comporter de cette façon. Parce que si on le fait sur une religion, il faut le faire sur toutes les religions. Et ça n'est pas le cas aujourd'hui" avait-il expliqué en conférence de presse.

Diallo répond à Beye

Une sortie qui n'a pas vraiment plu au président de la FFF, Philippe Diallo. Sur France Info, le patron du football français, a donné son avis sur la question. Je ne peux pas accepter qu'on dise que la FFF procède à une discrimination religieuse. Mon devoir, c'est d'assurer une forme de neutralité dans la pratique sportive. La Fédération a mis un cadre, comme à l'école. Il ne peut pas y avoir une modification de nos horaires, de notre organisation, qui soit liée à la mise en œuvre d'une pratique religieuse, quelle qu'elle soit" a précisé le président de la FFF.

Et Philippe Diallo de poursuivre. "Je respecte les convictions de chacun. Il est possible, si l'on veut faire le jeûne, pour ne pas mettre en cause les performances ou la santé des sportifs, de le repousserPersonne à la Fédération, à commencer par moi, n'a interdit à quelqu'un de faire le jeûne. J'ai même entendu qu'un responsable de l'autorité musulmane a dit que c'était parfaitement compatible avec une pratique du sport de haut niveau en suspendant son jeûne" a conclu le successeur de Noël Le Graët. Une réponse qui ne devrait pas convaincre tout le monde.