2021, année à part pour Messi
À la fin de sa carrière, quand Lionel Messi fera le récit de son histoire avec le football, l’année 2021 ne sera à coup sûr pas la plus aboutie. Elle ne sera ni celle qui a vu l’Argentin inscrire le plus de buts, ni celle qui l’a vu soulever le plus de trophées. Pourtant, cette année 2021 conservera à jamais une place à part dans la légende de la Pulga. Et ce n’est même pas la conquête d’un septième Ballon d’Or France Football - record absolu qui paraît inatteignable - qui confère à cette année son caractère singulier. Plus que jamais sujette à débats, cette nouvelle distinction individuelle n’est pas celle qui aura le plus marqué les esprits.
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En 2021, Lionel Messi a surtout atteint « son » Graal : décrocher avec l’équipe d'Argentine une Copa América derrière laquelle il a tant couru. L’aboutissement d’une quête débutée en 2005 lors de sa première sélection. Une immense joie qui a néanmoins été suivie par une profonde peine. Messi a en effet quitté le FC Barcelone, son club de toujours, pour tenter de relever un nouveau défi au PSG. Après 21 ans à porter du bleu et grenat, l'Argentin a changé d’horizon. Cette année 2021 restera, quoi qu’il arrive, comme aucune autre.
Paris et l'Atlético brisent les rêves de Messi
Pourtant, l’année 2021 n’avait pas commencé sous les meilleurs auspices pour Messi. S'il a réussi la performance irréelle d’inscrire 12 buts lors de ses 8 premiers matchs de Liga avec le Barça, le mois de février marque un tournant. Face à ce qui sera le futur club de l’Argentin, les Blaugranas chutent dès les huitièmes de finale de Ligue des champions (1-4, 1-1). Si Messi brille et inscrit deux buts - dont une frappe surpuissante au Parc des Princes, il est cette fois bien trop seul pour conduire un Barça malade et dont Ronald Koeman peine à trouver des solutions collectives.
La perspective d'un sacre européen écartée, Messi et ses amis voient ensuite la couronne nationale leur échapper après une défaite troublante face à Grenade fin avril (1-2). Dépassé par l’Atlético de Madrid et le Real Madrid, l’Argentin doit renoncer à remporter une onzième Liga. Le numéro 10 sauvera toutefois les apparences en frappant deux fois en finale de Coupe du Roi contre Bilbao (4-0) pour décrocher un 35ème titre avec le Barça. Il ne le sait pas encore, mais il s’agira probablement de son dernier avec les Blaugranas, lors de son ultime match.
Une Copa América pour balayer 16 ans de désillusions
L’été venu, Messi n’a pas le temps de ressasser la délicate deuxième partie de saison de son club. Il est déjà prêt à faire face à l’un de ses plus grands défis. Soulever enfin un trophée avec l’Albiceleste. Au Brésil, il arrive avec une détermination dont il se sert pour conduire son équipe sur les sommets sud-américains. Quatre buts, cinq passes décisives, meilleur joueur, meilleur buteur, meilleur passeur de la compétition : Messi voit les choses en (très) grand. L’aboutissement d’une quête devenue frustration au fil d'années sans titre et de finales perdues avec son équipe nationale. Quatre au total, comme autant de désillusions, finalement balayées dans la nuit de Rio.
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Recordman de sélections (158) et meilleur buteur de l’histoire de l’Albiceleste (80), Messi conquiert enfin son pays et des cœurs argentins dans lesquels il a longtemps eu du mal à se faire une place, la faute notamment à un Diego Maradona encombrant du haut de ses 34 buts en 91 sélections et de sa Coupe du monde 1990 en véritable chef-d'œuvre d’une carrière. Si la Copa América n’a pas l’éclat d’une Coupe du monde, elle inscrit définitivement le nom de Messi dans la liste de ceux qui ont fait gagner l’Albiceleste. Et dans un pays dans lequel le football compte plus que tout, cela change tout.
Messi, à la conquête de Paris
La quête d’une vie achevée, Messi croit entamer une vingt-deuxième année à Barcelone. Mais frappé par une gestion calamiteuse et des soucis financiers, le Barça est contraint de laisser filer, libre, le plus grand joueur de son histoire. Messi s'en va alors à la conquête de Paris. Comme tant de grands joueurs avant lui, l’occasion lui est donnée de prouver qu’il peut briller ailleurs. L’Argentin veut désormais être de cette trempe-là. Celle des Cristiano Ronaldo, Zinédine Zidane ou autre Diego Maradona. De ceux qui ont exporté leur talent loin des terres de leurs premiers exploits. Mais alors que la fin d’année se rapproche, le premier bilan de Messi au PSG reste semé d’interrogations. Après une présentation en grande pompe, le temps de l’excitation a laissé place à celui des questions.
Pourtant, à Paris, Messi n’est pas différent de celui qui a tant brillé à Barcelone. En France comme en Espagne, il marche plus qu’il ne court. Mais en Ligue 1, son économie sans ballon n’est pas encore cachée derrière une feuille de statistiques hors normes. Après avoir écrit, des années durant, des chiffres pharaoniques, Messi griffonne pour le moment des données moins impressionnantes. S’il n’a marqué qu’un but (pour 5 passes décisives) en 10 matchs de Ligue 1, ses 5 réalisations en autant de sorties de Ligue des champions ont de quoi satisfaire ses nouveaux dirigeants. Et préparer l'avenir avec appétit.
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2021 en guise d'apéritif avant le festin de 2022 ?
Car c'est sur la scène continentale que 2022 réserve un premier grand rendez-vous à Lionel Messi. Contre le Real Madrid, en huitièmes de finale de Ligue des champions. S'il a déjà tant brillé face aux Merengues, l'année à venir pourrait également ne ressembler à aucune autre. Deux gigantesques missions attendent Messi en 2022. Un : mener le PSG vers sa première "Coupe aux grandes oreilles" . Deux : emmener l'Argentine sur le toit du monde au Qatar. Un défi aux allures de dernière chance pour le géant de 34 ans...