Les mauvaises langues commençaient à douter de lui. Plus de trois mois après son arrivée au PSG, Lionel Messi n'avait mis son génie au service du club parisien qu'à deux reprises : le 28 septembre contre Manchester City (2-0) avec ce fameux premier but merveilleux, et le 19 octobre face à Leipzig (3-2), encore une fois en Ligue des champions, avec ce doublé salvateur. Et pour le reste ? Pas grand-chose. A l'échelle de Lionel Messi, bien sûr.
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L'Argentin a certes régalé par-ci par-là avec des accélérations dont il a le secret, deux fantastiques coups-francs qui ont fracassé la barre, et des frappes qui auraient mérité meilleur sort. Mais globalement, on attend plus, beaucoup plus d'un tel ogre. Dernièrement, contre le FC Nantes (3-1), sa faible influence dans le jeu a encore fait peine à voir, samedi 20 novembre en Ligue 1. Oui mais voilà : Messi a enfin marqué son premier but en championnat. Un but qui peut servir de déclic (même les plus grands ont besoin de ce genre de paliers pour avancer), et un but qui ne doit pas grand-chose au hasard. Car il intervient au moment où les planètes commencent à s'aligner pour l'Argentin...
Messi a toujours du mal au démarrage
Alors que le PSG connaît traditionnellement sa fameuse crise du mois de novembre, ce mois de l'année est au contraire une période de floraison pour Messi. Les statistiques sont formelles : "la Pulga" n'est pas un fan des débuts de saison. C'est la troisième année consécutive qu'il a du mal au démarrage. En 2019/2020, il avait attendu la huitième journée de Liga pour ouvrir son compteur avec le Barça. Et la saison dernière, ce n'est que le 7 novembre qu'il avait inscrit son premier but dans le jeu. Mais une fois que la bête est lancée, rien ne peut l'arrêter...
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Vie à l'hôtel, circulation et allers-retours en Amérique du Sud
Ainsi, Messi avait déjà du mal à se mettre en route dans sa maison blaugrana, alors comment lui demander de le faire dans un nouveau pays, un nouveau club, un nouveau cadre de vie, où ses repères et ses petites habitudes se sont retrouvés chamboulés ? A 34 ans, c'est la première fois que l'Argentin se trouve dans cette situation. Et il a découvert au jour le jour tous les désavantages que cela pouvait générer, sans savoir comment composer avec ces péripéties.
"Les premiers jours ont vraiment été difficiles parce que notre départ a été rapide et soudain" , retraçait-il pour le quotidien Sport. "On a passé un mois et demi à l’hôtel et ce n’est pas simple pour les enfants, qui avaient déjà commencé l’école en Espagne. En plus, nous logions dans le centre et, à Paris, la circulation est infernale, insupportable. Il nous fallait une heure pour l’école et une heure pour l’entraînement. Les enfants ont fini par ne plus supporter l’hôtel. C’était difficile."
Messi a aussi dû s'intégrer à un nouveau vestiaire, tisser des liens avec ses nouveaux coéquipiers. Ce qui peut parfois être déroutant, comme il l'a confié en prenant l'exemple de sa relation avec Sergio Ramos. Ajoutons à cela que "Leo" est arrivé avec un manque d'entraînement, une décompression émotionnelle légitime après son premier titre tant attendu avec l'Argentine (la Copa América cet été), et qu'il a enchaîné les petits pépins physiques et les allers-retours en Amérique du Sud pour les besoins de sa sélection.
Le temps de la stabilité est arrivé
Le sextuple Ballon d'Or a donc logiquement eu besoin de temps, et ce temps commence à jouer en sa faveur. Aujourd'hui, Messi a trouvé une certaine stabilité. Il a quitté l'hôtel et a emménagé dans une maison à Neuilly, ce qui fait toute la différence selon ses dires. Il peut aussi enfin se concentrer sur le PSG, puisque l'Argentine ne rejouera pas avant fin janvier 2022. L'ancien Barcelonais ne s'y est pas trompé, en déclarant vouloir "se battre pour atteindre ses objectifs avec le PSG" après cet ultime match avec l'Albiceleste. La qualification de sa sélection pour la Coupe du monde 2022 lui offre aussi une vraie tranquillité d'esprit, comme il l'a reconnu dans ce même message.
Messi adore City, et c'est tant mieux pour Paris
Ainsi, Messi est dans de bien meilleures dispositions à l'heure de retrouver Pep Guardiola et Manchester City, ce mercredi 24 novembre. Un adversaire qui tombe au meilleur des moments pour confirmer sa montée en puissance. Car Messi adore City. L'Argentin a gagné 6 de ses 7 matchs face aux Citizens, avec un bilan personnel de 7 buts et 2 passes décisives. Et son premier but sous le maillot parisien contre les Skyblues montre qu'il n'a même pas besoin d'être en pleine confiance.
En effet, Messi est depuis longtemps dans la tête de son ancien entraîneur Pep Guardiola, et il sait exactement comment ses équipes se comportent en défense. A l'inverse, Guardiola a lui encore une fois reconnu son impuissance et son ignorance à canaliser Messi. Une aubaine pour le PSG, qui a plus que jamais besoin de son atout-maître pour ce match crucial. En 3 rencontres à l'Etihad Stadium, les Parisiens n'ont en effet jamais marqué le moindre but. Ils restent aussi sur deux défaites dans l'antre des Skyblues. Pour le PSG, il était définitivement temps que Messi retrouve ses sensations...