Xavi, l'art de fédérer
Lorsque Xavi a repris le FC Barcelone en novembre dernier pour remplacer Ronald Koeman, le club ne ressemblait plus à grand-chose. À l'image d'ailleurs du jeu proposé par les joueurs sur le rectangle vert. Orphelin de Leo Messi, le Barça ne parvenait plus à cacher ses carences. Défensives, certes, mais pas que. Offensivement, le club catalan est passé d'un trio d'attaque Messi-Suarez-Neymar à devoir bricoler avec Memphis Depay, Luuk de Jong ou encore Martin Braithwaite.
Le départ de Messi, conjugué à celui de Griezmann, a fait mal au Barça. Et les blessures à répétition de Dembélé, Pedri ou Ansu Fati n'ont aidé en rien à retrouver des couleurs. D'ailleurs, à l'arrivée de Xavi, il n'y a pas eu de miracles. Le coach catalan a dû faire face à une hécatombe de cas de COVID, de blessures, l'obligeant à appeler la moitié du Barça B pour faire le nombre. Mais c'est à partir du mercato hivernal et du mois de janvier que les choses ont changé.
En arrivant, Xavi découvrait le rôle de coach au plus haut niveau, dans un des plus grands clubs au monde. Sa pige à al-Sadd l'aura aidé, mais le Catalan reste novice dans le métier. Il a alors fait appel à ses connaissances de joueurs et sa capacité à fédérer pour créer un nouvel élan. Force est de constater que cela a fonctionné. Dès le départ, joueurs et supporters ont adhéré au discours du champion du monde 2010. Et tout le monde a voulu rejoindre la Xavineta.
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Il reste de la place dans la Xavineta
La Xavineta correspondrait au projet mené par l'entraîneur catalan au FC Barcelone. Un bateau souhaitant aller à bon port, mais qui aura besoin de temps et de soutien. Ce temps-là, contrairement à ses prédécesseurs, Xavi sait qu'il l'aura. Et le soutien aussi. Après un certain désintérêt du public, les Culés retrouvent petit à petit le goût au Camp Nou et redonnent de la force aux joueurs.
Aujourd'hui, la Xavineta est bien rempli, mais il reste de la place. Lancé, elle écarte tout ou presque sur son passage. Grâce à l'apport immense de ses recrues, Ferran Torres, Pierre-Emerick Aubameyang, Dani Alves ou encore Adama Traoré, le Barça a refait surface et pointe désormais à la troisième place de Liga, avant d'affronter son concurrent direct, le Séville FC au Camp Nou dimanche soir (21h). Si le titre en Liga semble loin, puisque le Real Madrid a encore neuf points d'avance, les Blaugranas veulent aller chercher la deuxième place et un titre en Ligue Europa.
La route est encore longue, mais la Xavineta a pour le moment le vent en poupe, notamment après la large victoire contre le Real Madrid au Santiago Bernabéu (0-4). Un gros coup des hommes de Xavi, emmenés par un Ousmane Dembélé retrouvé, un Aubameyang buteur et un Pedri en chef d'orchestre. Mais c'est d'ailleurs tout le groupe qui s'en ressent, anciens comme nouveaux.
Un vestiaire uni et revigoré
Les dynamiques d'équipe changent souvent. Après avoir marché sur l'Europe et l'Espagne, le Barça a dû faire le dos rond dans une période bien plus compliquée. L'après Neymar a été mal gérée, notamment, si bien que le club s'est mis dans une situation insoutenable sur le plan financier. À tel point que les Catalans ont dû laisser partir le meilleur joueur de leur histoire, Leo Messi, et demander aux cadres de baisser radicalement leur salaire.
Après des mois de galère sous les ordres de Ronald Koeman, qui aura eu le mérite de lancer certains jeunes, comme Pedri, le vestiaire barcelonais semble retrouver du calme, et une réelle union. En témoignent les quelques "inside" publiés par le club. Ce renouveau est paradoxalement marqué par la renaissance de Gerard Piqué, Jordi Alba et Sergio Busquets. Trois joueurs qui, à tour de rôle, baissaient en régime, avant de retrouver un très bon niveau. Le premier, aux côtés de Ronald Araujo et Eric Garcia, dégage une grande sérénité. Il en est de même pour le milieu de terrain. Entouré de Pedri, Frenkie de Jong ou Gavi, Busquets redevient le joueur primordial qu'il était auparavant.
Mais la Xavineta, c'est aussi des buts. Beaucoup de buts. Ce sont 40 buts marqués depuis le mois de janvier. Quatre contre l'Atlético, quatre contre Valence, quatre contre Bilbao, quatre contre Naples, quatre contre Osasuna et quatre contre le Real Madrid. Et le retour en forme d'Ousmane Dembélé, ainsi que les arrivées de Ferran Torres ou d'Aubameyang n'y sont pas étrangers. Le Gabonais, souvent décrié, a inscrit neuf buts en onze matches joués sous la tunique blaugrana. Lui aussi, semble bien attaché dans la Xavineta, qui pour le moment ne fait pas de sortie de route et ne dévie pas de sa trajectoire. Mais jusqu'où ira-t-elle ?