Après seulement quelques mois à la tête de la Ligue de Football, Vincent Labrune, le président, fait beaucoup parler de lui. Entre la défaillance de Mediapro et récemment l’accord trouvé avec Amazon, l’ancien dirigeant de l’OM traverse de nombreuses tempêtes. Malgré tout, il sait garder la tête en dehors de l’eau et a tenu à s’expliquer lors d'un entretien accordé à l’Équipe.

« Amazon, nous les avons contactés en janvier. Mon premier contact téléphonique a été avec Frédéric Duval, le président d'Amazon.fr dans le cadre de l'appel d'offres de février. Je lui ai parlé d'un projet de moyen et long terme, avec des perspectives d'évolutions fortes pour notre produit. Ils ont été assez sensibles à notre discours. Après février, on a maintenu le lien avec eux, comme avec les autres. On était en négociation de gré à gré prioritairement avec Canal + et beIN, qui étaient les acteurs principaux et les seuls à même, d'après nous, d'amener un montant satisfaisant. Il y a trois semaines, mon équipe a repris langue avec Amazon pour voir avec eux s'il n'y avait pas moyen d'anticiper leur venue. Notre objectif était qu'ils arrivent pour le cycle suivant. Mais on a su créer les conditions pour qu'ils s'engagent finalement plus tôt. »

Vincent Labrune ne craint pas les menaces de Canal + (iconsport)
Vincent Labrune ne craint pas les menaces de Canal + (iconsport)

"Amazon est le choix de la raison"

Pour pouvoir prendre les droits de la Ligue 1, Canal + et BeIN SPORTS ont effectué des offres jugées bien insuffisantes. En effet, selon Labrune, il ne manquait pas moins de 60 millions d’euros.

« 60 millions ! On l'a dit depuis neuf mois : on est dans une situation financière dramatique. Le football aujourd'hui, c'est la sidérurgie il y a quarante ans. On est exsangues financièrement, tout le monde le sait. 60 millions d'euros d'écart, soit 180 millions sur trois ans, pour des clubs qui ne savent même pas comment ils vont finir l'exercice, c'est beaucoup d'argent. »

Labrune ne craint pas Canal +

Récemment, Canal + a décidé de retirer son offre après l’accord trouvé avec Amazon. Une décision qui n’inquiète pas le président de la Ligue, bien au contraire.

« Les déclarations d'intention, les menaces ou la politique-fiction, tout ça c'est très bien. Mais à un moment donné, il y a les faits et le monde réel. La réalité est très simple. On a un contrat avec beIN Sports (332 millions d'euros annuels et une sous-licence à Canal +) qui n'a pas manifesté, à date, sa volonté de le résilier. J'ajouterai à ce sujet, comme l'a rappelé le gouvernement, qu'un contrat est fait pour être respecté. Les dernières décisions de justice sont toutes en notre faveur »