18 décembre 2022. Lusail, Qatar. On joue les derniers instants de la rencontre. Randal Kolo Muani a dans les pieds la balle de match, celle qui peut offrir à la France sa troisième étoile. L'attaquant tricolore butte sur Emiliano Martinez et tout se joue aux tirs au but. La suite, on la connaît. L'Argentine, grâce à son portier, est sacrée championne du Monde.

"Je ne vais pas mentir, j'ai la haine"

En cette fin de mars 2023, trois mois après l'aventure mondialiste, l'équipe de France s'est retrouvée à Clairefontaine pour commencer la campagne de qualification pour l'Euro 2024 (Allemagne). Toujours dirigée par Didier Deschamps, la sélection nationale compte dans ses rangs l'avant-centre de l'Eintracht. À cette occasion, l'ancien Nantais s'est entretenu avec L'Équipe, l'occasion de revenir sur cette fameuse action. "Si ce moment a changé ma vie ? Non. Ça aurait pu changer ma vie. J'aurais préféré la mettre au fond, comme tout le monde. Comme tous les Français, mais c'est arrivé et ce sont les aléas de la vie", a narré le natif de Bondy.

Randal Kolo Muani, joueur de l'équipe de France, lors de la finale contre de Coupe du Monde contre l'Argentine. (IconSport)
Randal Kolo Muani, joueur de l'équipe de France, lors de la finale contre de Coupe du Monde contre l'Argentine. (IconSport)

Ce fait de match, Kolo Muani le vit plutôt bien. "Je suis très léger avec tout ça, a-t-il confessé à nos confrères. Cette action me donne envie de travailler devant le but. Je bosse et je pense que je suis en train de progresser. Ça va me donner le courage d'avancer pour la mettre la prochaine fois". Ce qu'il a plus de mal à gérer, c'est de revenir sur ce sujet à chaque interview. L'international tricolore a "envie de passer à autre chose". Si bien que, face à Loïc Tanzi, le serial buteur de Francfort a tout de même reconnu une certaine forme de dépit. "Je ne vais pas l'oublier (le face-à-face, ndlr), jamais... On était à deux doigts de ramener la troisième étoile. Je ne vais pas mentir, j'ai la haine".

La place de Kolo Muani dans le groupe France

Aujourd'hui, la place de Randal Kolo Muani en équipe de France a évoluée. Le principal concerné en est conscient. "Je ne reviens pas avec le même statut", a-t-il déclaré. Ça, il l'a compris dans son quotidien : "C'est plus en dehors du football, dans la vie. Je suis un peu plus reconnu". Toutefois côté football, pas mal de choses ont également changé.

Dans l'esprit de Didier Deschamps, tout est clair. L'attaquant de 24 ans peut prétendre à plus qu'une simple place de joker de luxe en sortie de banc. "Il continue de prouver qu'il était au Qatar pour de bonnes raisons. Il a enchaîné derrière, emmagasiné de la confiance et a encore plus d'arguments en sa faveur qu'il n'en avait avant la Coupe du monde", a déclaré "Dédé" en conférence de presse. Et ça, Kolo Muani, non seulement il en est conscient, mais il est sur les startingblocks.

"Je suis prêt pour ça (être titulaire, ndlr), mais ce sera au coach de décider. Et il ne faut pas oublier qu'il y a des anciens, qu'il faut les respecter. Ils ont fait énormément de choses ici et je continue à apprendre avec eux. C'est un objectif que je me fixe", a reconnu le Français. Maintenant, place au terrain, dès vendredi, pour la réception des Pays-Bas.