Les penalties, c'est la loterie. Une affirmation qui agace les puristes et les fans de football les plus aguerris. Il faut dire qu'en football comme ailleurs, rien n'est vraiment laissé au hasard et à la chance. Et en France, le penalty semble être une grosse faiblesse. Les dernières semaines le confirment.
Coupe du monde et Ligue Europa, même combat
Que les dernières semaines ont été dures à digérer pour les supporters de l'équipe de France, du Stade Rennais ou encore de l'AS Monaco. Si l'image d'Emiliano Martinez sortant la tentative de Randal Kolo Muani dans les derniers instants de la prolongation reste encore bien présente, celles du gardien argentins face à Kingsley Coman et Aurélien Tchouaméni le sont également. Du point de penalty, l'équipe de France a été fébrile, au contraire du gardien d'Aston Villa. C'est comme si la guerre psychologique avait été remportée par Martinez face à un Lloris toujours aussi peu décisif dans cet exercice.
Les Argentins ont marqué chacune de leur tentative, donnant une sensation d'assurance et de maîtrise. La France, elle, a rapidement montré sa fragilité. Coman a manqué sa tentative, Tchouaméni a tiré à côté, et Lloris n'a jamais été dans le coup. Pourtant, les tirs au but se travaillent. Comme un coup-franc, comme un corner. Évidemment, tirer un penalty à l'entraînement n'équivaut en rien à tenter sa chance en finale de Coupe du monde. Mais la répétition du geste, la technique de ce dernier, peut donner une confiance à un joueur avant de tirer, et lui permettre d'être relâché. Les gardiens, de leur côté, peuvent également analyser les tireurs pour partir du bon côté.
Et sinon demandez à Anatoliï Troubine, le gardien du Shakthar Donestk. Le portier ukrainien avait parfaitement préparé sa séance de tirs au but face au Stade Rennais. Résultat des courses, Troubine a repoussé trois tentatives rennaises pour donner la qualification aux Ukrainiens en Ligue Europa.
Mike Maignan, M. Penalty
Parfois une question de réussite, souvent une question de détermination et de concentration. Un geste a priori simple mais qui ne l'est pas. En face, chez les gardiens, c'est aussi beaucoup de feeling et d'anticipation. Certains sont faits pour ça, d'autres moins. De toute évidence, Hugo Lloris n'est pas un spécialiste comme peut l'être son homologue argentin Emiliano Martinez. Il a fallu qu'Harry Kane tire au-dessus pour que les Anglais ne reviennent pas au score en fin de rencontre en quart de finale de Coupe du monde. Pas sûr que le capitaine des Bleus lui aurait enlevé. En finale, il n'y a pas eu photo non plus.
Mais désormais, Lloris ne sera plus un joueur de l'équipe de France. Le recordman du nombre de sélections en Bleu laisse sa place à la nouvelle génération, dont fait partie Mike Maignan. Le gardien de l'AC Milan, enfin de retour après sa blessure qui l'a éloigné des terrains de longs mois, semble être le futur de l'équipe de France. Et l'ancien Lillois, lui, est un spécialiste des penalties. Le Français a concédé 30 penalties, et en a sauvé 12 depuis le début de sa carrière. Hugo Lloris n'en a arrêté que 16 dans toute sa carrière. Le gardien formé au PSG pourrait donc être d'une grande aide à l'équipe de France dans les prochaines années. Pour que ce soit autre chose que de la malchance.