Malmené par les très modestes Autrichiens du Grazer AK lors du troisième tour préliminaire (défaite 1-0 à Anfield après un succès 2-0 en Autriche), Liverpool aurait pu quitter cette édition 2004-2005 de la Ligue des champions par la petite porte. Même chose lors de la phase de groupes. Mais les Reds de Steven Gerrard n'ont rien lâché. Même chose jusqu'en finale avec cet improbable scénario qui hante encore plus d'un supporter de l'AC Milan, près de 20 ans après.

Une première période à sens unique

Irrésistible durant les années 80, Liverpool a clairement perdu de sa superbe en Premier League. Et voyait en cette édition 2004-2005 de la Ligue des champions un très joli moyen de retrouver un peu de lumière. Passés par le troisième tour de qualification, les Reds ont ensuite atteint les huitièmes de finale... à la différence de buts. Avant de renverser le Bayer Leverkusen, la Juventus puis Chelsea. Hélas pour eux, les protégés de Rafael Benitez entamaient leur finale de la pire des manières. Après quelques secondes de jeu, Paolo Maldini, le capitaine de l'AC Milan, donnait l'avantage aux siens (1e).

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Steven Gerrard et son entraîneur Rafael Benitez, lors de Liverpool - AC Milan AC (Icon Sport)

Puis Hernan Crespo doublait la mise, alors qu'au départ de l'action, une main d'Alessandro Nesta dans sa propre surface n'avait pas été signalée. Quand rien ne va (39e). Pire, l'Argentin s'offrait un doublé, bien servi par le Ballon d'Or 2004, Andriy Chevtchenko (44e). Les Rossoneri, déjà vainqueurs de l'édition 2003, n'étaient alors plus très loin d'une septième Ligue des champions, pensait-on. C'était sans compter sur le fighting spirit de cette belle équipe de Liverpool.

Liverpool signe une remontada d'anthologie

Emmené par Cafu, Gattuso, Seedorf, Kaka ou encore Pirlo, le grand Milan n'avait rien vu venir. Sauf qu'au retour des vestiaires, c'est l'autre capitaine, Steven Gerrard, qui allait ramener un peu d'espoir dans le camp de Liverpool (54e). Dans la foulée, l'Allemand Dietmar Hamann, entré en jeu à la pause, servait l'ancien Lensois Vladimir Smicer, qui scorait à son tour (56e). Avant l'effervescence et ce penalty repoussé par Dida mais converti en deux temps par Xabi Alonso (60e). Les Italiens tentaient bien de reprendre l'avantage, en vain. Quand vint le moment tant redouté de la séance de tirs au but.

Une séance où Serginho et Andrea Pirlo manquaient la cible d'entrée. Puis ce fut au tour de Chevtchenko de buter sur Jerzy Dudek pour offrir, bien malgré lui, la cinquième Ligue des champions de son histoire à Liverpool. Avec un Français malheureux, Vikash Dhorasoo, et un autre au septième ciel, Djibril Cissé. Pour l'anecdote, la finale de la Ligue des champions 2023 aura lieu dans ce même Atatürk Olympic Stadium d'Istanbul le 10 juin prochain. L'autre club de Milan, l'Inter, saura-t-il hériter d'un sort plus favorable que son voisin et rival, face à Manchester City ? C'est une autre histoire.