Toujours pas de clean sheet pour les Bleus

En 2018, Raphaël Varane et ses partenaires avaient confirmé l'adage selon lequel il faut une défense solide pour remporter un grand tournoi. Au Qatar, la formule de Didier Deschamps semble pour l'instant différente. Portés par un Kylian Mbappé hors normes, les Bleus ont surtout impressionné devant. Cet entrain offensif est indéniablement bienvenu, mais ne vient-il pas quelque peu masquer des lacunes persistantes depuis le début de la compétition ? Parce que oui, sur ses quatre premiers matchs, l'Équipe de France a chaque fois échoué à garder sa cage inviolée. Si pour des raisons évidentes liées à l'enjeu, la rencontre face à la Tunisie peut partiellement s'oublier, il n'empêche que sur les matchs qui ont compté, la défense a eu ses passages à vide.

Raphaël Varane, au duel avec Robert Lewandowski. (Icon Sport)
Raphaël Varane, au duel avec Robert Lewandowski. (Icon Sport)

Contre l'Australie, l'ouverture du score surprise de Goodwin a scellé le destin des latéraux. Lucas Hernandez s'est blessé, alors que Pavard a payé cher ses errements. Depuis, Théo Hernandez et Koundé tiennent la corde. Lors de la deuxième journée, devant des Danois peu entreprenants, Lloris a tout de même été battu. Sur corner, Upamecano est devancé par Andersen, dont la déviation trouve Christensen. Pour le match des coiffeurs où la France avait quasiment la certitude de finir en tête, Varane avait l'occasion d'encadrer une équipe inexpérimentée, mais surtout de gagner en rythme. Cependant, tout ne s'est pas passé comme prévu, et même le vice-capitaine des Bleus a déçu. Sa passivité devant Khazri a pu inquiéter. Enfin, pour son premier match couperet, la France a dominé la Pologne, mais elle a eu ses temps faibles. Si elle a su résister à une triple occasion en première période, elle a pourtant bien concédé un penalty par l'intermédiaire d'Upamecano, coupable d'une faute de main.

Varane monte en régime, Upamecano s'installe

Autour de la charnière centrale, les risques existent, mais des signaux positifs méritent aussi d'être relevés. En intégrant la sélection de Deschamps, Varane a remporté une première course contre-la-montre. Depuis, il a suivi un parcours bien précis. Sur le banc en ouverture, 75 minutes contre le Danemark, 63 minutes contre la Tunisie et enfin, un match complet face à la Pologne, le défenseur devrait, selon toute logique, se rapprocher de son meilleur niveau. Concernant son partenaire Upamecano, là aussi, il serait prématuré de sonner l'alarme. Certes, le défenseur formé à Valenciennes a pu parfois être limite, mais sa puissance fait de lui un bon complément à Varane.

En réalité, les réserves à l'encontre de ce duo résultent surtout de son inexpérience. Cependant, à titre de comparaison, Varane ne connaissait pas beaucoup plus Umtiti en 2018. Avec le joueur aujourd'hui à Lecce, l'ancien madrilène n'avait débuté que 6 fois avant le mondial en Russie. Par ailleurs, à l'aube des quarts, les deux centraux finalement sacrés n'étaient pas non plus encore parvenus à rassurer tout le monde. Contre l'Angleterre, un vrai test se profile.