Le mois dernier, le PSG est devenu la cible d'une enquête préliminaire pour « travail dissimulé », ouverte le 16 janvier par le parquet de Paris suite à une plainte déposée le 13 décembre 2022 par Hicham Bouajila, un ex-conseiller de Nasser Al-Khelaïfi. Cet homme d'affaires tunisien avait réalisé plusieurs missions pour le PSG entre 2015 et 2018, après avoir aidé le président du club à s'installer en France en 2011. De son côté, le club parisien assure que Bouajila "n'a jamais été employé par le PSG". Une réaction scandaleuse selon le plaignant, qui s'est lâché dans les colonnes de L'Equipe.

Le PSG, un "lobby politique" pour Bouajila

A la suite de ce dépôt de plainte, l'avocat de Bouajila avait tenu à réagir. "La plainte déposée a été jugée suffisamment sérieuse pour qu’une enquête préliminaire soit ouverte. Et les documents produits étayent, à nos yeux, la commission de l’infraction, par l’intermédiaire d’une fraude dans le montage juridique de cette relation de travail. (...) "Les pièces du dossier révèlent que M. Bouajila a été au service du PSG et de son président durant de nombreuses années et que sa rémunération sporadique et irrégulière a été portée par une académie de tennis (dénommée Smash) basée à Doha et avec laquelle il n'a jamais eu aucun lien. Mon client n'a, par ailleurs, jamais pratiqué cette discipline", avait déclaré Me Bertrand Repolt. Aujourd'hui, c'est au tour de Bouajila lui-même de prendre la parole.

Pourtant proche de Nasser al-Khelaïfi à l'époque, l'ancien conseiller du président du PSG est en colère. « C’est bizarre : le jour où j’ai porté plainte contre eux, je suis devenu infréquentable. J’ai des dizaines de photos et de témoignages certifiés qui attestent de ma présence au sein du club, a déclaré Bouajila dans L'Equipe. Ils disent qu’ils ne me connaissent pas et ils vont chercher des trucs sur moi… Je m’étonne qu’ils tombent si bas. S’ils sont sereins, qu’ils laissent la justice faire son travail. Le PSG n’est pas un club de foot, c’est un lobby politique avec une force primordiale : l’argent.»

Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG et de QSI, aux côtés de l'Émir Tamim ben Hamad Al Thani. (IconSport)
Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG et de QSI, aux côtés de l'Émir Tamim ben Hamad Al Thani. (IconSport)

Le club "pense qu'il est intouchable"

Des propos forts de la part de l'homme de 47 ans, qui aurait donc travaillé aux côtés de Nasser al-Khelaïfi pendant trois ans. Il aurait également réalisé des missions à caractère politique au Qatar. Mais tout cela, c'est du passé. Bouajila veut désormais que les choses soient mises au clair dans cette affaire. « Ils pensent qu’ils sont intouchables. Je tiens à rappeler que le système de kafala (un système global normalement aboli par le Qatar qui empêche l’autonomie des travailleurs étrangers les verrouillant à leur employeur, ndlr) n’existe pas en France. Je crois encore au pays de Voltaire, Rousseau et Jaurès, je me battrai jusqu’au bout, pour toutes les personnes lésées. Et Nasser sait que je ne laisserai pas tomber. Je n’ai peur de personne », a conclu l'homme d'origine tunisienne, bien décidé à faire flancher le PSG.