Les fans de Liverpool, Manchester United ou West Bromwich devront s'informer autrement que sur les réseaux sociaux pour suivre leur équipe de cœur, ce week-end du vendredi 30 avril. A 14h, vendredi, les clubs de Premier League entreront dans une zone blanche jusqu'au dimanche 2 mai, à 23h59. Aucun message de leur part ne sera publié sur les réseaux sociaux. Une décision prise de concert avec les instances du football anglais, afin de lutter contre la haine en ligne.
La mesure coup de poing prise par la Premier League
Ce sont les autorités du football anglais qui sont à l'initiative de cette mesure. Celle-ci ne concernera pas seulement la Premier League, mais aussi les autres championnats professionnels masculins (le Championship, soit la deuxième division, la League One - D3 - et la League Two - D4). Les deux premières divisions du championnat féminin participent aussi à cette opération.
Les dérives sur les réseaux sociaux liées au football en Angleterre ont atteint un tel niveau problématique que les instances ont décidé de réagir avec ce boycott. Cela fait plusieurs mois que des acteurs de Premier League s'indignent contre le fléau de la haine en ligne. Celui-ci affecte particulièrement les joueurs de couleur, victimes de racisme quand ce n'est pas uniquement de la violence verbale. Jordan Henderson, le capitaine de Liverpool, avait d'ailleurs décidé de confier ses réseaux sociaux à une association de lutte contre le harcèlement pour sensibiliser les utilisateurs.
"Nous souhaitons apporter une réponse symbolique à ce fléau d’insultes et de discriminations dont sont victimes nos joueurs en ligne. Nous attendons des actes significatifs de la part des entreprises qui dirigent ces réseaux sociaux pour éradiquer toute forme de racisme. Et nous n'arrêterons pas de provoquer ces entreprises. Car nous voulons voir des améliorations significatives dans leurs directives pour freiner la discrimination en ligne."
Richard Masters, PDG de la Premier League
Le précurseur Thierry Henry
Une initiative qui fait suite à celle de Thierry Henry, qui avait annoncé se retirer des réseaux sociaux jusqu'à ce que Twitter ou Facebook prenne des mesures contre la haine en ligne. "Il doit y avoir une certaine responsabilité. Il est beaucoup trop facile de créer un compte, de l’utiliser pour intimider et harceler sans conséquence et rester toujours anonyme" , s'insurgeait en effet l'entraîneur français à la fin mars. Même sans club, l'ancienne légende d'Arsenal est toujours aussi inspirant du côté de la Premier League.