"La fierté" des Hernández
Pour la première fois depuis les frères Hervé et Patrick Revelli en 1976, deux frères ont été appelés en équipe de France à l’occasion de ce rassemblement d’octobre. Lucas et Théo Hernández, nés à Marseille mais élevés au football en Espagne, un temps coéquipiers à l’Atlético de Madrid débutent un nouveau chapitre de leur histoire commune à l'occasion de la Ligue des nations. Alors, pour marquer le coup, les deux défenseurs se sont assis côte à côte ce mardi 5 octobre dans la salle de presse de Clairefontaine. L’occasion de raconter leur joie de défendre ensemble le bleu avant, peut-être, d’être concurrents sur le terrain.
"C'est une fierté, un plaisir de pouvoir être ici avec mon frère. C'est un moment qu'on ne peut pas imaginer. Quand on est petit, on imagine devenir professionnel, mais c'est un rêve d'atteindre les Bleus. Jamais on n'aurait pensé le faire. C'est un moment exceptionnel, incroyable. J'espère en profiter avec lui et surtout avec ma famille. C'est un moment unique pour elle. C'est un moment de bonheur. On n'a pas encore pu s'entraîner ensemble, mais aujourd'hui ce sera la première fois (en équipe de France), ce sera différent."
Lucas Hernandez en conférence de presse
"Je me suis dit que ce serait pour une prochaine fois"
Pourtant, au moment de l’annonce de la liste par Didier Deschamps, les deux garçons ont encore cru devoir renoncer à leur rêve bleu. Après avoir omis d’énoncer le nom de Théo lors du précédent rassemblement, « DD » a cette fois fait durer le suspense... plaçant le Milanais avec les milieux de terrain. "J'étais à la pêche et j'ai suivi la liste sur mon téléphone", raconte Lucas. "Quand j'ai vu mon nom et pas celui de mon frère dans les défenseurs, je me suis dit que ce serait pour une prochaine fois". "Après il est arrivé dans les milieux, je l'ai appelé direct. Je lui ai dit de ne pas se blesser pour être là lundi (hier). J'ai échangé avec ma mère et ma famille, ils étaient tous émus. Ce n'est pas la première fois de l'histoire, mais c'est un moment exceptionnel."
Les frères Hernández, concurrents sur le terrain ?
Désormais, fidèles à leur réputation de guerrier, Lucas et Théo veulent se mettre au service de Deschamps et de l’équipe. S’il faut jouer un cran plus haut, alors que le sélectionneur envisage de reconduire un schéma à trois axiaux, Théo est même prêt à le faire "Je suis plus latéral. Mais s'il faut jouer milieu, je jouerai, ça ne fait rien. Lucas peut jouer central, moi non. S'il met Lucas en latéral ou central, je vais l'aider à tout moment. Si je suis sur le banc, ça ne fait rien. Je suis là pour travailler, après, c’est le coach qui décide." Tous deux à l’aise au même poste de latéral gauche, les deux natifs de Marseille pourraient désormais se concurrencer directement en sélection.
Pas de quoi créer de rivalité ou une quelconque tension l’assurent toutefois les deux hommes : "C'est un coéquipier. On est des frères, mais sur le terrain, on est partenaires. Le plus important, c'est que tout le monde veut la gagne. Ce sont des moments spéciaux. Au moment où les matchs vont commencer, on ne sait pas qui va commencer, mais on sera soudés, on va se donner des conseils. On va tous ramer dans la même direction" explique Lucas avant que Théo ne lui emboîte le pas : "On va s'aider. Sur le terrain, il n'y a pas d'amis. Peu importe si c'est moi ou Lucas qui joue. L'autre sera là pour l'aider à tout moment. Ce sont les choix du coach. C'est lui qui décidera."
Son choix de réunir les deux frères en équipe de France a déjà fait des heureux.