J-365. C'est ce dimanche 21 novembre que le compte à rebours officiel pour la Coupe du monde 2022 au Qatar est lancé. Mais le pays du Golfe, en proie à de très nombreuses critiques et appels au boycott ces derniers mois, cherche à défendre son bilan et son image.
Le Qatar défend son bilan
Il y a un mois, l'Allemagne devenait la première nation à se qualifier pour la Coupe du monde 2022. Depuis, 13 billets ont déjà été distribués, à la France, la Belgique, l'Espagne, le Brésil ou encore l'Argentine. C'est tout le gotha du football mondial qui devrait se rendre au Qatar dans un an. Mais dans les prochains mois, au-delà de l'aspect sportif, ce sont les conditions d'organisation de la Coupe du monde dans le pays du Golfe qui devraient continuer de faire parler.
Samedi 20 novembre, Nasser Al-Khater, le patron de l'organisation du Mondial, est monté au créneau. L'occasion pour lui de répondre aux détracteurs du Qatar, dans une déclaration relayée par RMC Sport. "Le Qatar a été traité de manière injuste et scruté depuis des années", a-t-il ainsi dénoncé. Pour lui, les efforts menés par le pays, notamment pour ce qui est des réformes des conditions de travail sur les chantiers, n'ont pas été suffisamment valorisées par les observateurs internationaux.
Selon un rapport relayé début 2021, au moins 6.500 ouvriers migrants sont morts dans le pays depuis 2011. Une date qui correspond peu ou prou à l'attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Les autorités locales estiment de leur côté que trois personnes sont mortes depuis 2014 sur des chantiers liés au Mondial 2022. Et que 39 autres auraient perdu la vie lors d'accidents "non liés au travail". Un bilan radicalement différent. De son côté, l'Organisation internationale du travail (OIT) estime à 50 le nombre de décès... sur la seule année 2020. Plus de 500 ouvriers auraient aussi été gravement blessés.
Une année 2022 sous haute pression
Forcé de construire de nombreuses infrastructures au cours de la décennie écoulée, le Qatar s'est fortement appuyé sur une main d'œuvre issue de l'immigration. Les travailleurs sont souvent venus d'Asie et seraient environ 2 millions. Au fil des ans, des réformes ont été annoncées, comme la mise en place d'un salaire minimum ou la possibilité pour un migrant de changer plus facilement d'employeur. Mais sur le terrain, la réalité serait beaucoup plus complexe et les changements difficiles à mettre en place.
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L'accueil des publics LGBT interroge aussi en raison de la législation particulièrement sévère du pays dans ce domaine. Néanmoins, Nasser Al-Khater a tenté de rassurer les fans qui pourraient avoir peur à l'idée de venir dans le pays.
"Tout le monde sera le bienvenu ici, tout le monde se sentira en sécurité. Tout le monde profitera de la Coupe du monde. Il n'y a vraiment aucune raison de s'inquiéter d'une quelconque persécution."
Nasser Al-Khater
Reste désormais à voir si cela suffira à calmer les esprits. La Norvège avait fait partie des premiers pays à monter au front pour dénoncer le non-respect des droits de l'homme au Qatar. Depuis, plusieurs personnalités du monde du ballon rond ont aussi tenu un discours similaire. C'est le cas de l'Allemand Toni Kroos. Des appels au boycott ont même été lancés dans plusieurs pays. Le succès d'une telle démarche dans la dernière ligne droite semble toutefois improbable selon de nombreux observateurs. Noël Le Graët, fraîchement réélu à la tête de la Fédération Française de Football, a ainsi déjà écarté l'idée. Mais le pays devrait être particulièrement scruté dans les prochains mois et durant la compétition.