Faut-il laisser le Qatar organiser la Coupe du monde 2022 ? Voilà bien un sujet qui s'est imposé comme l'un des plus importants dans le monde du football, mais aussi dans la société en général. La thématique, en effet, embrasse tout un pan de domaines comme le sport, la politique, l'international ou les questions sociales. Et depuis qu'une association a publié un rapport qui estime à 6500 le nombre de migrants morts sur les chantiers du pays (notamment ceux liés à la Coupe du monde) depuis 2011, il est devenu difficile de rester silencieux face à ce constat. Footballeurs, mais aussi hommes politiques ou célébrités : chacun est invité à donner son avis sur la question.
Jean-Luc Mélenchon monte au front contre le Qatar
C'est ainsi que Jean-Luc Mélenchon, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle en France, a été interrogé sur le sujet par RTL. Naturellement, la question qui revient avec insistance sur le Qatar lui a été posée. Faut-il boycotter ou non la Coupe du monde ? Sa réponse n'a laissé aucun place au doute : c'est un non ferme et massif pour le chef de La France Insoumise (LFI).
"Moi je pense qu’un Français n’a rien à foutre là-bas. Oui les gars, je vous dis de ne pas y aller parce qu’on ne peut pas jouer au foot sur des cadavres. (...) On ne peut pas jouer au foot avec des violents bornés obscurantistes comme ceux qu'on a là. C’est une honte ce qui se passe là-bas. 6.500 personnes sont morts sur les chantiers, c’est affreux comment ils traitent les gens."
Jean-Luc Mélenchon sur RTL
L'équipe de France bâillonnée sur le sujet
La prise de position sans concession de Jean-Luc Mélenchon était attendue. Mais le sujet est tellement sensible que la Fédération Française de Football (FFF), pour qui les enjeux sont énormes, a fait passer pour consigne aux joueurs de l'équipe de France de noyer le poisson. Et c'est exactement ce qu'a fait le latéral gauche des Bleus Lucas Hernandez lors du dernier rassemblement :
"Je ne vais pas rentrer dans cet aspect-là. Tout le monde a ses opinions. Je ne sais pas dans quelles conditions ils (les ouvriers) ont travaillé au Qatar. Ce n’est pas moi qui doit dire si c’est bien ou pas bien. Je peux juste dire que ce sera une belle Coupe du monde là-bas."
Lucas Hernandez en conférence de presse le 25 mars
Ailleurs, la lutte prend forme
Il faut dire qu'on imagine mal le vainqueur de la Coupe du monde 2018 ne pas aller défendre son titre au Qatar. Mais la France pourrait bien être contrainte de se saisir plus largement du sujet si un mouvement de boycott transnational se met en place. En affirmant qu'il participerait à une "bataille pour le boycott", Jean-Luc Mélenchon a en effet rejoint un mouvement qui touche déjà plusieurs pays.
Au sein de cette "lutte", toujours en ordre très dispersé, l'équipe de Norvège fait figure de tête de proue. Mercredi 24 mars, les coéquipiers d'Erling Haaland n'ont pas hésité à afficher, avant le coup d'envoi d'un match de qualification au Mondial, un T-Shirt avec un message très clair adressé au Qatar : "Droits humains : sur et en dehors du terrain".
Un mouvement qui a depuis été rejoint par l'équipe d'Allemagne, celle des Pays-Bas et celle de Belgique. A titre personnel, l'international allemand Toni Kroos a aussi pris position contre le Qatar. Mais tout le monde est encore loin de parler d'une seule voix, comme l'a l'illustrée la réaction de l'international néerlandais Georginio Wijnaldum.
La Coupe du monde 2022 au Qatar doit normalement se tenir du 21 novembre au 18 décembre 2022. Si le score en reste là...