En ratant chacun un penalty contre Israël, Youssoufa Moukoko et Jessic Ngankam n'ont pas permis à l'Allemagne d'entamer l'Euro Espoirs par une victoire. Sur les réseaux sociaux, certains internautes en ont profité pour laisser libre cours à leur haine, parfois avec une idéologie nauséabonde. Face aux insultes racistes, la Fédération allemande de football est montée au créneau par le biais d'un communiqué intitulé "La DFB condamne les incidents racistes contre les joueurs nationaux U21". "Nos équipes nationales laissent ensemble leur cœur sur le terrain. L'un pour l'autre et pour l'Allemagne. Nous ne permettrons pas qu'ils soient divisés par la haine et le racisme", commence ainsi cette prise de position bienvenue.
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"Nous voudrions dire à ceux qui ont écrit des commentaires discriminatoires, insultants et inhumains à l'encontre de certains joueurs après le match des U21 hier : Vous nous dégoûtez. Vous n'êtes pas des fans, nous n'avons pas besoin de vous, nous ne voulons pas de vous. Nous poursuivrons en justice vos déclarations. Soyez sûr : vous ne gagnerez jamais. Parce que nous sommes plus forts. Nous sommes ouverts, diversifiés, colorés et sacrément fiers de l'être."
Communiqué de la fédération allemande de football
Moukoko et son entraîneur dénoncent
Ciblé par de nombreux messages injurieux, Youssoufa Moukoko s'est exprimé. "Si on gagne, nous sommes allemands. Si on perd, on se fait traiter de singe. Jessic (Ngankam) a reçu ces insultes, moi aussi. Ces choses n'ont pas leur place dans le football." Touché, l'attaquant du Borussia Dortmund peut compter sur Antonio Di Salvo, son entraîneur chez les Espoirs. "Après le match, j'ai appris les incidents en zone mixte. Cela m'a choqué et bouleversé. Je pense que Youssoufa a eu raison de parler publiquement, a ainsi commencé le technicien de 44 ans. Personne ne fait exprès de manquer un penalty. La discrimination, les discours de haine et le racisme sur Internet sont dégoûtants. (...) Les médias sociaux donnent aux gens la possibilité de le faire de manière anonyme. C'est mauvais. Je pense que cela va dans la mauvaise direction, ce qui est très inquiétant pour moi."
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Né en Allemagne, mais lui-même issu de l'immigration, Di Salvo rejoint complètement le communiqué de sa fédération. "L'Allemagne est colorée. Nous sommes tous allemands et chaque joueur est fier de jouer pour l'Allemagne. Les gens qui disent quelque chose comme ça de manière anonyme sont des lâches pour moi."
Le directeur sportif s'engage aussi
D'origine grecque, le directeur sportif des différentes équipes nationales, Joti Chatzialexiou, a lui aussi eu des mots forts. "Notre équipe est le reflet de notre société. Le football rassemble beaucoup de gens. Il y a quelques semaines, nous avons eu un cas similaire avec notre équipe nationale U17 qui est devenue championne d'Europe. Nous sommes derrière les joueurs."
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S'il fait preuve d'indignation : "Je suis choqué que certains joueurs soient discriminés en raison de leur couleur de peau ou de leur origine migratoire. C'est très oppressant. Surtout quand on entend dire que les garçons grandissent avec et y ont été confrontés toute leur vie", le dirigeant assure que la fédération se montrera ferme. "Nous intenterons une action en justice contre ces personnes. En tant qu'association, nous mettons tout en œuvre pour que ces auteurs répondent de leurs actes."
