Christophe Borbiconi à Alès, Ghislain Chauray au Stade Brestois, Bruno Pompière au FC Metz et enfin Habib Bamogo à l'Olympique de Marseille... tous ont joué avec Franck Ribéry durant leur carrière. Pour Foot11, ils portent leur regard sur son parcours et se remémorent les souvenirs du "Kaiser" avec des anecdotes.

Quels souvenirs gardez-vous de Franck Ribéry que vous avez côtoyé en club ?

Franck Ribéry a évolué à Galatasaray en 2005 (Icon Sport)
Franck Ribéry a évolué à Galatasaray en 2005 (Icon Sport)

Christophe Borbiconi : "Je garde de Ribéry le souvenir d'un jeune joueur de 19 ans qui avait du talent. Aussi, il n'était pas encore constant. Sur trois matchs, il était exceptionnel sur un et sur les deux autres, moins. C'était le début pour lui. Enfin, ce qui m'a sauté aux yeux, c'était son talent. Mais aussi, la vitesse, la pénétration, tout chez lui sentait le football".

Ghislain Chauray : "Je garde un bon souvenir de lui. Aussi, il y avait une petite génération d'écart entre nous. Je faisais partie des plus anciens de l'équipe et lui, il était assez jeune. Enfin, je garde le souvenir d'un homme drôle, très dynamique. Ribéry avait souvent envie de faire le pitre".

Bruno Pompière : "Pour moi, c'était un phénomène qui arrivait de National. Il arrivait de Brest et moi de Beauvais. Nous avions joué contre l'autre en National. Au match aller, je ne me rappelle pas de lui, mais au retour, j'étais blessé, mais l'équipe, quand elle est rentrée de Brest, ne parlait que de Ribéry. Dès les premiers entrainements, j'ai vu qu'il était au-dessus".

Habib Bamogo : "Personnellement, j'en garde un très bon souvenir. Aussi, c'est un mec simple avec une mentalité comme celle des gens du nord. Franck, il peut s'entendre avec le tout le monde et il faisait que rigoler".

Quel genre de joueur était-il lorsque vous jouiez avec lui ?

Christophe Borbiconi : "Il jouait la finale de la Coupe du Monde comme il jouait au bas d'une tour de quartier. C'était pareil pour lui. Ribéry, c'est un joueur à l'instinct. Aussi, le football était en lui, il ne programmait rien".

Ghislain Chauray : "Franck a mis un peu de temps en début de saison pour s'acclimater. Au fil du temps, il a pris confiance en lui et a joué de plus en plus. Franck s'est fait remarquer sur la deuxième partie de saison. Aussi, sur la fin de saison, il a fini très fort. En outre, Ribéry a été l'un des artisans de la montée. Il nous a permis de monter en Ligue 2. Enfin, je me souviens d'une rencontre à la Beaujoire à Nantes où il avait fait un très gros match. Il s'est fait remarquer à cette occasion".

Bruno Pompière : "C'était un joueur percutant et un mec qui jouait à l'instinct. Aussi, il n'avait aucun à priori sur la Ligue 1 et jouait sans complexe. Ribéry, il a "cassé" la Ligue 1 et a démontré tout le talent qu'il avait".

Habib Bamogo : "Les meilleures qualités de Ribéry, c'était sa vitesse, sa percussion. J'appréciais aussi ses dribbles. Franck faisait beaucoup de décalages, car il gagnait beaucoup d'un contre un. Du coup, on se retrouvait en supériorité numérique. Aussi, il était très clairvoyant dans les 25 derniers mètres pour faire des passes décisives ou marquer".

Un mot sur son parcours jusqu'à aujourd'hui ?

Christophe Borbiconi : "Nous, en tant que joueur, on voulait le vendre (rires). Le club d'Alès allait déposer le bilan à l'époque. Aussi, il était reparti travailler avec son père en tant que maçon. Nous, on était resté au chômage. On savait qu'il avait du talent, mais on ne pensait pas qu'il allait gravir tous les échelons. J'ai une anecdote à raconter. Mon frère a joué avec lui au FC Metz et moi à Alès. Un jour mon frère vient me voir et me dit 'Jean Fernandez demande ce que je pensais d'un joueur'. Le joueur, c'était Franck Ribéry. Aussi, j'ai dit à mon frère de dire à son coach de prendre sa voiture et d'aller le chercher. Aussi, Jean Fernandez est allé en Bretagne le chercher et l'a ramené à Metz."

Ghislain Chauray : "Il a eu un parcours exceptionnel. Tout le monde rêve de faire un parcours comme le sien. Ribéry est resté fidèle au Bayern. J'étais loin de m'imaginer, quand on était à Brest, qu'il aurait une telle carrière. En outre, Franck a eu la chance de percer. Il n'a pas eu un parcours classique".

Bruno Pompière : "C'est un parcours très atypique. Aussi, il était proche d'avoir le Ballon d'Or en 2013. Après un joueur comme lui, je me demande comment il a fait pour passer au travers des clubs avant d'arriver à Metz. En outre, quand je le voyais à l'entrainement ou en match, c'était un joueur magique et très fort. Il avait fait un gros match contre le Standard de Liège en match de pré-saison et avait fait la misère au défenseur. Je me suis dit que Ribéry irait en équipe de France. Pour moi, c'était évident".

Habib Bamogo : "C'est la passion et sa condition physique qui l'ont amené jusqu'à aujourd'hui. Ribéry est arrivé au Bayern au bon moment. Là-bas, il a dû beaucoup apprendre sur le professionnalisme qu'un joueur de haut niveau devrait avoir, comme l'hygiène de vie et autres. Aussi, Franck est arrivé jeune en Allemagne et cela lui a permis de durer le plus longtemps possible".