Les temps sont durs pour Florentino Pérez et le Real Madrid. Le grand patron de la Casa Blanca misait beaucoup sur le projet de la Super League pour rebooster les finances de son club. Mais alors que le projet est désormais en "stand-by", selon ses propres mots, Pérez a prévenu que les perspectives économiques continueraient d'être moroses. Au point de se résoudre à certaines extrémités encore inimaginables il y a peu ?
Pas de Super League, pas de transferts ?
Florentino Pérez a récemment été réélu président du Real Madrid jusqu'à l'horizon 2025. Une consécration pour l'industriel du BTP, qui préside déjà aux destinées du club depuis 2009 (après une première phase entre 2000 et 2006). Pour lancer son nouveau mandat, Pérez veut retrouver la recette qui a fait son succès : frapper très fort sur le mercato. Dès cet été. En recrutant les meilleurs, les plus prometteurs et les plus sexy. Kylian Mbappé et Erling Haaland, ni plus ni moins. Mais la remise en question du projet de Super League pourrait bien bouleverser l'équation.
La nouvelle compétition européenne aurait en effet permis d'engranger de nouveaux revenus considérables dans les caisses des clubs participants. Une aubaine pour des clubs, même les plus puissants, dont les finances ont été très lourdement frappées par la crise du Covid-19. C'est ainsi que Florentino Pérez, interrogé par la Cadena Ser, a justifié la création de la compétition.
"Les douze équipes (fondatrices de la Super League) ont perdu énormément d’argent les saisons précédentes, encore plus cette saison. Le format ne fonctionne pas et nous nous sommes dit que nous allions en développer un nouveau."
Florentino Pérez, à la Cadena Ser.
Florentino Pérez évoque l'impensable
Ces pertes financières vont avoir une conséquence directe sur le marché des transferts, selon Pérez. Faute de revenus, les clubs ne pourront pas dépenser sur le mercato. Pire : le président du Real Madrid estime que les clubs seront forcés de vendre certains de leurs joueurs pour remonter la pente financièrement.
"Nous essayons de terminer la saison mais, économiquement, c’est difficile. Peut-être que nous allons devoir vendre Karim Benzema… Je ne sais pas. Je donne juste un exemple... "
Florentino Pérez, interrogé par la Cadena Ser.
Karim Benzema au sommet de sa forme
Cette petite déclaration au milieu d'une interview fleuve est tout sauf anodine. Car l'impact de la crise du Covid-19 sur les finances de tous les clubs est tel que l'UEFA doit se saisir de la question. Peut-être Florentino Pérez espère-t-il aussi réussir à convaincre l'UEFA et la FIFA de ne pas sanctionner les clubs qui avaient rallié la Super League.
Mais que les fans du Real Madrid et de Karim Benzema se rassurent. Si les Merengue doivent se séparer de joueurs, ce n'est pas leur génial attaquant qu'ils sacrifieront. Le Français est le phare de la Maison Blanche, l'alpha et l'omega de son jeu, mais aussi le finisseur à la conclusion des actions. L'attaquant formé à Lyon a récemment atteint la barre des 70 buts en Ligue des champions. Cette saison, il en est déjà à 27 buts en 38 matchs toutes compétitions confondues. Et il pourrait même établir un nouveau record...
Alors qu'il affiche déjà 21 buts en Liga (son total à la fin des deux dernières saisons dans le championnat espagnol), il talonne Lionel Messi, le meilleur buteur du championnat avec 23 buts au compteur. A six journées de la fin, c'est l'occasion ou jamais pour le joueur de 33 ans de devenir "Pichichi", le meilleur buteur de la Liga. Il deviendrait alors le premier Français à obtenir ce titre individuel très significatif. Messi et Benzema surfent actuellement sur le même rythme de buts, avec 11 réalisations lors de leurs 10 derniers matches.
Face à tant de leadership, d'efficacité et d'impact, comment le Real pourrait-il se résoudre à montrer la porte à Benzema ? D'ailleurs, le Français est beaucoup plus proche d'un nouveau contrat au Real que d'un départ. Il y a quelques jours, la presse espagnole l'annonçait à deux doigts de prolonger son bail d'un an supplémentaire.