Kovač : "Nous sommes tous abattus"
Pour son premier match de la saison, le début d’un marathon de quatre rencontres que les Monégasques espèrent terminer par une qualification en poules de Ligue des champions, l’AS Monaco a été sérieux. Supérieure à son adversaire, l’ASM est logiquement venu à bout du Sparta Prague ce mardi 3 août. Mais, après la victoire des Asémistes il a été question d’autre chose que de football. De ces cris de singe descendus des tribunes à destination d’Aurélien Tchouaméni, premier buteur de la partie. Dans la salle de conférence de presse d'une Generali Arena tristement célèbre pour exprimer si souvent sa haine, Niko Kovač est revenu sur les événements.
"Nous avons gagné ce match. Mais ce qui retient forcément notre attention est ce qui s’est passé avant la mi-temps, après notre premier but, et au coup de sifflet final. Nous sommes tous abattus de constater qu’au 21e siècle ce genre d’événement sur un terrain de football ou dans la société se passe encore. Nous avons gagné notre match sur le terrain et notre match contre le racisme. Je pense que c’est le message le plus important ce soir. Il est aussi important de dire, c’est que ce n’est qu’une frange de supporters qui a été coupable de ces cris. Nous avons discuté avec l’arbitre de la rencontre et l'entraîneur du Sparta à la pause. Je lui ai dit qu’il n’était pas responsable de cela. J’espère vraiment que cela n’arrivera plus jamais."
Niko Kovač en conférence de presse
Kovač "très fier de ses joueurs"
Alors qu’Aurélien Tchouaméni et ses coéquipiers se sont immédiatement rendus auprès de leur entraîneur au moment des faits, le coach croate a également tenu à s’exprimer à ses joueurs sur le sujet à la pause. Un message qu’il a dévoilé en conférence de presse après la victoire de Monaco.
"Je dois dire que je suis très fier de mes joueurs, parce que nous avons eu la bonne réaction, je leur ai dit : 'Nous sommes là pour jouer au foot. Vous êtes heurtés et je sais que c’est très difficile de comprendre ça, mais nous devons continuer.' L'atmosphère était lourde à la mi-temps. Je devais calmer les esprits. Parfois, des mots font plus mal que des coups. Une gifle fait mal un jour alors que ces mots laissent une cicatrice plus longue. J'aimerais que ces personnes puissent ressentir ce que mes joueurs ont ressenti. C'est pour cela que je les félicite d'avoir retrouvé leur calme pour faire une très bonne deuxième mi-temps. Jouer de tels matches permet de progresser en tant que joueur et en tant qu'homme. On a été une équipe solidaire la saison dernière. On le sera encore cette saison."
Nico Kovač en conférence de presse
Aguilar : "Tchouaméni a activé le mode 'machine' pour leur répondre"
Pour Ruben Aguilar aussi, titulaire sur le côté droit de la défense de Monaco, l’après-match était surtout l’occasion de revenir sur les cris entendus après le premier but puis de nouveau au coup de sifflet final :
"Après le but d'Aurélien, il y a eu des cris. Immédiatement, il a compris. Il est allé voir le banc et s'est plaint. On était tous solidaires. Ces choses nous touchent tous. Elles n'ont rien à faire dans le sport et dans la société. À la mi-temps, les esprits se sont calmés. Le coach nous a parlé. Il a dit que la meilleure façon de répondre était sur le terrain, comme on l'a fait. Mais je suis triste que des choses comme ça se passent de nos jours."
Ruben Aguilar en conférence de presse
Réunis autour de leur entraîneur après l’ouverture du score, Aguilar et ses coéquipiers ont un temps semblé vouloir quitter le terrain afin d’arrêter le match. Un épisode sur lequel est revenu l'ancien Montpelliérain :
« Arrêter un match, c'est compliqué. On faisait une bonne prestation. On a aussi souhaité continuer et rendre fier Aurélien qui a activé le mode « machine » pour leur répondre de la meilleure de façon. Je le félicite. Il est jeune et a montré tout son talent par une prestation énorme. Chapeau à lui et à l'équipe. On a tous été solidaires. C'est une bonne chose. À la mi-temps, c'était compliqué et les mots du coach ont pesé. On voulait rentrer à la maison avec la victoire et c'est ce qu'on a fait, en restant solidaires. »
Ruben Aguilar en conférence de presse
Durant la courte interruption du match, l'arbitre M. Oliver a finalement rappelé et appliqué aux joueurs le protocole dans pareille situation. Un rappel à l’ordre dans tout le stade a alors été diffusé et ce n’est que si les faits de racisme se poursuivent que la rencontre est arrêtée temporairement avant un éventuel arrêt définitif.