Les Girondins de Bordeaux se portent bien mal. Après un sursaut né de l'arrivée de l'entraîneur Jean-Louis Gasset, le bel élan s'est progressivement estompé. Aujourd'hui, voilà le club retombé dans sa sinistrose. Et l'état de forme d'Hatem Ben Arfa coïncide curieusement avec cette vague.
Hatem Ben Arfa, la pluie et le beau temps
Quand il est en forme, Hatem Ben Arfa reste un joueur à part, capable de porter une équipe seul sur ses épaules. A Bordeaux, lors de la première partie de saison, le spectaculaire milieu offensif a parfois rappelé à quel point il pouvait être indispensable. Outre sa qualité technique qui permet de débloquer n'importe quelle situation et de dynamiter le jeu de son équipe, il s'est aussi montré décisif avec deux buts et quatre passes décisives en onze matchs.
Malheureusement, l'état de grâce n'a pas passé la nouvelle année. Le Hatem Ben Arfa de 2021 n'a plus rien à voir avec le Ben Arfa de 2020. Pour sa défense, l'ancien diamant de l'Olympique lyonnais s'est blessé avant la reprise, ratant les trois premières journées de 2021. Depuis, il peine à retrouver ses sensations.
Pire : il peut même être considéré comme un vrai fardeau pour son équipe. Non seulement il n'a été impliqué sur aucun but des Girondins en 2021. Mais il fait aussi mal au jeu de sa formation. Aussi bien offensivement (en la jouant souvent trop perso ou en multipliant le déchet en phase de possession) que défensivement (en abandonnant ses partenaires dans le repli).
Le prolonger ou ne pas le prolonger ?
Critiqué de toutes parts, et même par ses propres coéquipiers, "HBA" n'a pourtant pas l'air de s'en formaliser. Selon un de ses proches, cité par 20Minutes, Ben Arfa « voudrait rester à Bordeaux, car il s’y sent bien ». Il faut dire que son entraîneur Jean-Louis Gasset l'avait mis dans la peau d'un roi à son arrivée, en proclamant que tout le jeu de son équipe devrait tourner autour de son génie à temps partiel. Mais maintenant que le roi n'arrive plus à gouverner, les Girondins ont-ils vraiment intérêt à faire durer son règne ?
En réalité, une grande partie de la réponse se trouve dans un seul facteur : la condition physique d'Hatem Ben Arfa. Il s'agit du critère principal qui conditionne les performances de l'ancien joueur du PSG et de l'OM. "HBA" est le symbole de ces dribbleurs absolument irrésistibles quand ils sont affûtés, mais qui ratent presque tout ce qu'ils tentent quand le corps ne suit pas. Car l'essence de leur jeu réside dans l'explosivité, le punch, les coups de rein nécessaires à leurs dribbles et leurs accélérations.
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Un pari moins risqué qu'il n'en a l'air
Pour Bordeaux, le pari est risqué. Parce que Ben Arfa a un corps fragile, se blesse régulièrement et met souvent du temps à retrouver sa vitalité. Son début d'année 2021 en est la preuve. D'autant que le milieu offensif a désormais 33 ans, et a passé d'innombrables mois sans compétition ces dernières années, faute de club.
Mais le natif des Hauts-de-Seine est désormais assagi. Il sait qu'à son âge et avec ses antécédents risqués, peu de clubs seront prêts à lui offrir autant de liberté qu'à Bordeaux. Lui qui ne jure que par le plaisir a donc tout intérêt à se garantir une condition physique optimale pour retrouver son peps. Après tant d'échecs et d'incertitudes sur la suite de sa carrière, "HBA" s'est joliment relancé à Bordeaux, un club qui peut lui garantir la stabilité dont il a besoin. Au vu de l'état morose du club, les Girondins seraient bien inspirés de tenter le coup. Le jeu en vaut clairement la chandelle.