Marinette Pichon, c'est 112 sélections avec l'Équipe de France pour 81 buts. Longtemps meilleure buteuse de l'histoire des Bleues, l'ancienne joueuse de Juvisy n'a cédé son record qu'en septembre 2020 à Eugénie Le Sommer. Retraitée en 2007, elle avait terminé sa carrière en partageant sa colère suite à l'élimination de la France lors des qualifications à la Coupe du monde de la même année. À l'époque, elle réclamait déjà un statut professionnel pour les joueuses, notamment dans le but de pouvoir rivaliser avec d'autres nations. 16 ans plus tard, il y a bien eu des évolutions, mais trop peu selon l'ancienne joueuse, invitée à s'exprimer sur RTL.
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Pichon charge la FFF
"Non, il n'y a toujours pas ce statut, donc c'est révoltant, ça m'agace, a commencé Marinette Pichon. À chaque fois qu'on me pose la question, je me demande ce que fait la Fédération (FFF) pour aider au développement du football féminin et comment on peut avoir pris autant de retard quand on regarde l'Angleterre ou l'Espagne. Ils ont eu des championnats tardifs, mais réussissent à remplir Wembley ou le Camp Nou. C'est triste de faire ce constat. C'est clairement un manque d'envie. Il faut des personnes qui ont envie de faire bouger les choses."
Malgré une réussite sur le plan médiatique avec l'organisation du Mondial 2019, celle qui avait décroché un contrat professionnel aux États-Unis déplore un manque d'initiative criant de la part de la FFF. "Je suis révoltée qu'une Fédération ne prenne pas la mesure de toutes ces jeunes femmes et femmes qui attendent d'avoir la capacité d'accéder à une infrastructure pour, elles aussi, prendre du plaisir. C'est la Fédération qui est l'organe décideur et doit impulser les changements."
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Enfin, concernant les droits de diffusion de la prochaine Coupe du monde qui n'ont toujours pas trouvé preneur, Pichon rejoint l'avis d'Hervé Renard. "Il a raison. On ne peut pas estimer la même attente de l'attribution des droits pour les hommes versus les femmes. La Fifa doit revoir son cahier des charges. C'est quand même scandaleux qu'on n'ait toujours pas de diffuseur," a-t-elle ainsi conclu.