Plus rien ne va au Cameroun. Nommé sélectionneur des Lions Indomptables pour succéder à Rigobert Song, Marc Brys a été violemment pris à partie par son président, Samuel Eto'o. C'est aussi le cas de Cyrille Tollo, le conseiller au MINSEP, qui affirme que le Belge a été choisi par le chef de l'Etat camerounais.

"Nous avons un message clair à faire passer et je le fais ici à la FECAFOOT, il n’y a qu’un seul staff qui existe à la tête des Lions Indomptables, et c’est le staff de Marc Brys et ses collaborateurs nommés par le chef de l’État, il n’y a pas de note et il n’y en aura pas des notes, il faut que le message soit clair. Le staff nommé par la fédération qui est suspendu, pas celui nommé par le gouvernement le 2 avril, mais le président de la Fecafoot n’a pas le pouvoir de suspendre le sélectionneur et encore moins de le démettre de ses fonctions" avait déclaré Tollo dans des propos relayés par Le Monde. Des déclarations font suite à la suspension du Belge par la Fédération camerounaise, dont Eto'o est le président.

Samuel Eto'o s'en prend au ministre des Sports...

C'est un litige qui remonte à plusieurs mois, lorsque Samuel Eto'o décidait de nommer Rigobert Song aux dépens du Portugais Antonio Conceiçao, choix de Narcisse Mouelle Kombi, ministre des Sports camerounais. Mais ce dernier n'a pas voulu céder face au président de la Fédération du pays, et a décidé de nommer Marc Brys. Mais le Belge se retrouve au milieu d'une guerre entre Eto'o et le ministre. Et à son arrivée à la FECAFOOT, il a été très largement pris à partie.

Sur une vidéo publiée sur les réseaux, le président de la Fédération camerounaise de football accueille le nouveau sélectionneur avant de s'en prendre à Cyrille Tollo, conseiller au MINSEP. "Monsieur, pas mon lieu de travail. Vous me connaissez très bien. Ici, vous n'avez pas la parole. Quand je viens au Ministère, je vous respecte. Ici je suis le seul patron. C'est la dernière fois !" s'est emporté l'ancien joueur du Barça et de l'Inter Milan avant de s'en prendre à Marc Brys.

... avant de charger le nouveau sélectionneur

Le nouveau coach belge, d'apparence calme et posé, a subi les attaques de son président. "Soit vous restez, soit... Ne me touchez pas", a-t-il d'abord lancé sur un ton menaçant. "Ne me parlez pas sur ce ton", a répondu Brys. Loin de se défiler, Eto'o a poursuivi. "Je suis entraîneur parce que je vous ai nommé. Vous avez fait beaucoup de manquements, et je vous prie de rester dans cette réunion. Parce que si vous ne restez pas, je suis obligé d'interroger mon comité exécutif", explique-t-il.

"Je suis le Président. Vous ne faites pas la politique au Cameroun. Vous ne décidez pas. Parce que vous faites, c'est moi qui l'assume. Et ne me parlez pas comme ça. N'oubliez pas, en tant que footballeur, vous ne pouvez jamais me parler comme ça. Arrêtez un peu ce bordel. Vous pensez que vous êtes dans quel pays Monsieur ? Je peux faire ça en Belgique ?" s'est emporté Samuel Eto'o. "Vous avez été entraîneur pendant trois semaines", lui a répondu le Belge, toujours sans broncher. "Oui, mais j'ai été un très très grand joueur", a répété le Camerounais, avant de recevoir les félicitations ironiques de son sélectionneur. "Si vous traversez, vous ne reviendrez plus", a conclu le président de la Fédération camerounais. Ambiance.