Grealish, une explosion tardive
Jack Grealish a rejoint le centre de formation d’Aston Villa à l’âge de 6 ans, où il a gravi les échelons un à un jusqu’à s’installer en équipe première. En Premier League, le meneur de jeu anglais profite d’une exposition médiatique croissante qui attire de nombreux observateurs. Lors des deux derniers exercices, Grealish a impressionné par ses qualités techniques (2,5 dribbles réussis par match en moyenne), sa capacité de percussion et ses facultés de projection vers le but adverse.
Sa vivacité, marquée par ses prises de balles astucieuses et ses crochets tranchants, ont surpris plus d’un défenseur. Sa cote a logiquement grandi et il est rapidement devenu une des attractions du championnat, séduisant par la même occasion Gareth Southgate, le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre.
Manchester City, un nouveau cap à franchir
Parmi ses nombreux prétendants l'été dernier, c’est finalement Manchester City qui a raflé la mise pour 117 millions d’euros, faisant de Jack Grealish le joueur le plus cher de l’histoire de la Premier League. Il est difficile d’évaluer la rentabilité d’une telle opération dans une période où les indemnités de transferts deviennent de plus en plus démesurées. Mais une chose est sûre : elle s’accompagne de fortes attentes sportives de la part des spectateurs anglais, qui voient déjà en lui le nouveau David Beckham.
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Six premiers mois délicats
Mais Jack Grealish a vite pu s'en rendre compte : Manchester City n'est pas Aston Villa. Alors qu'il était le capitaine et qu'il faisait à peu près ce qu'il voulait sur le terrain dans son précédent club, l'ailier gauche a dû se fondre dans un collectif et des principes de jeu réglés comme une horloge suisse à City. On le sait : Pep Guardiola exige un placement et des déplacements extrêmement précis de la part de ses joueurs, et cela ne s'apprend pas en un jour. Surtout lorsqu'on est un esprit libre comme Jack Grealish, qui ne jure que par le jeu avec ballon.
Logiquement, donc, Grealish a connu des premiers mois difficiles à City. Il n'a eu aucun mal à le reconnaître lui-même dans une interview début décembre. Avec 3 buts et 3 passes décisives en 20 matchs toutes compétitions confondues, le bilan est assez maigre, surtout dans une équipe comme City qui roule sur la Premier League et la Ligue des champions. Le contenu de ses matchs est lui aussi perfectible. Sa prestation face au PSG en Ligue des champions (0-2), où il s'est heurté à Achraf Hakimi, en est une belle illustration.
En manque de repères, le numéro 10 a parfois du mal à trouver la faille et n’hésite pas à simplifier son jeu au profit des circuits courts. Il faudra être patient pour voir apparaître la bonne formule et ainsi observer le plein potentiel de Grealish.
Grealish-Guardiola : une compatibilité de style
Mais alors que les supporters de Manchester City pourraient commencer à s'impatienter, Jack Grealish n'a pas de raison d'être inquiet. Pouvant évoluer à la fois sur les ailes et comme milieu plus axial, et même en faux 9, le joueur de 26 ans semble parfaitement convenir aux principes tactiques de Pep Guardiola grâce à sa qualité balle au pied.
Sa polyvalence lui permet à priori de s’inscrire dans la rotation du technicien espagnol et d’exprimer ses qualités au profit du collectif. Les promesses affichées en club et en sélection ainsi que sa maturité laissent présager un avenir radieux pour l’ex-Villan. Ce transfert est un tournant décisif dans sa carrière et l’avenir nous dira s’il a réellement l’étoffe d’un grand joueur.