Wayne Rooney est de retour en Angleterre. Quelques jours à peine après son éviction du DC United, la légende mancunienne a déjà retrouvé un banc. Et c'est en faveur de Birmingham City, actuel sixième du Championship, que le coach de 37 ans s'est engagé jusqu'en juin 2027. Historique du paysage footballistique britannique, le club situé dans les Midlands n'a plus goûté à la Premier League depuis la saison 2010-11. Une anomalie pour une entité qui célèbrera en 2025 son 150e anniversaire. Pour l'ancien international anglais (120 sélections, 53 buts), la mission est donc claire : faire retrouver l'élite aux Blues. Mais est-elle vraiment réalisable ?

Une instabilité chronique

Retracer le parcours des vingt dernières années du Birmingham City FC serait une entreprise bien trop complexe pour être mise en page dans un seul article. Factuellement, au XXIe siècle, le club n'est jamais réellement parvenu à s'installer dans l'élite, et a plutôt végété dans son antichambre. Pour preuve, le fait sportif le plus notable de son histoire récente reste sans nul doute le titre remporté en EFL Cup à la faveur d'une victoire face à Arsenal (1-2), le 27 février 2011. À cette époque, les supporters des Blues ne se doutaient peut-être pas encore que leur descente aux enfers était déjà entamée.

Cette dernière qui trouve même ses racines en 2009, au moment où le multi-millionaire chinois Carson Yeung complète le rachat du club. Saisons difficiles, succession d'entraîneurs (17 depuis 2011) embargo, gouvernance fantôme : autant d'éléments qui, au fil des années, feront tomber Birmingham City dans l'anonymat le plus total. Si, depuis juillet dernier, le BCFC navigue sous pavillon américain, sa plaie ouverte continue de saigner. Mais le club souhaite tourner une nouvelle page de son histoire. Comme rappelé par le PDG Garry Cook en conférence de presse, le rôle de Wayne Rooney sera "d'être un leader" et "de conduire une mentalité de réussite, ambitieuse et gagnante."

Rooney, un bilan assez peu flatteur

Mais pour ramener Birmingham vers les sommets, sa seule mentalité ne suffira pas. Ses qualités de coach seront également mises à l'épreuve. La question est désormais de savoir s'il a les capacités pour réussir le défi fixé par sa direction et combien de temps lui laissera-t-elle pour mettre ses idées en place. Jeune retraité du rectangle vert, Rooney peut cependant s'appuyer sur une expérience déjà assez dense dans son nouveau métier. S'il n'a raccroché les crampons qu'en janvier 2021, le joueur aux 491 matchs de Premier League a débuté son aventure de coach en héritant de la double casquette de "joueur-entraîneur" à Derby County. Entre 2020 et 2022, il dirige un total de 84 rencontres (25 victoires, 21 nuls, 38 défaites) avant de quitter le club, relégué en League One (D3), en raison des nombreuses difficultés - principalement financières - auxquelles celui-ci faisait face.

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Wayne Rooney a commencé sa carrière de manager à Derby County (Icon Sport)

Quelques semaines plus tard, "Shrek" (on a connu surnom plus affectueux) s'engage en faveur d'un autre de ses anciens clubs : DC United. Là-bas, c'est son bilan (53 matchs, 14 victoires, 13 nuls, 26 défaites) qui aura eu raison de lui, alors que ses dirigeants espéraient notamment le voir accrocher un billet pour les play-offs cette saison. Neuvième de conférence est, le club washingtonien n'a d'ailleurs aucune assurance de disputer les barrages de la phase finale. Un bilan qui n'efface donc évidemment pas tous les doutes, bien que sa saison 2021-22 soit à relativiser (Derby County a terminé à la 23e place du classement après avoir écopé de 21 points de sanction pour divers problèmes comptables). Mais qui sait ? Wayne Rooney est un homme plein de ressources.