Ils étaient cinq sur la ligne de départ. Cinq pays africains à rêver de tutoyer les sommets mondiaux au Qatar. Le Sénégal, champion d'Afrique en titre et nation la mieux placée au classement FIFA, semblait être le meilleur représentant. Mais les Lions de la Teranga ont été éliminés, sèchement, dès les huitièmes de finale. Que dire du Cameroun, du Ghana et de la Tunisie, qui ne sont pas parvenus à sortir de la phase de poules. Finalement, c'est le Maroc qui aura fait rêver l'Afrique durant l'intégralité, ou presque, de la Coupe du monde 2022. Et après ?

Un changement de sélectionneur payant

Après être devenu le premier sélectionneur de l'histoire à qualifier quatre pays différents pour une Coupe du monde, Vahid Halilhodzic semblait bien parti pour diriger le Maroc lors de ce Mondial 2022. De surcroît, après avoir prolongé son bail jusqu'en 2024 en mai dernier. Finalement, les tensions auront été trop fortes, malgré un bilan sportif de qualité avec seulement 3 défaites en 30 matches. Le fait d'avoir écarté Hakim Ziyech, joueur de Chelsea et star des Lions de l'Atlas, aura été fatal à l'ancien coach du PSG. Heureusement pour les Marocains, l'arrivée de Walid Regragui dans la foulée aura plus que porté ses fruits.

Walid Regragui réalise du très bon travail depuis son arrivée à la tête du Maroc (Icon Sport)
Walid Regragui réalise du très bon travail depuis son arrivée à la tête du Maroc (Icon Sport)

Pourtant, l'ancien attaquant de Toulouse, Ajaccio, Dijon ou encore Grenoble ne débarquait pas avec un énorme CV sous le bras. Du moins en tant qu'entraîneur. Même si le technicien de 47 ans venait de remporter la Ligue des champions africaine puis le Championnat marocain avec le Wydad Casablanca. Les trois matches amicaux programmés avant le Mondial, tous sans encaisser le moindre but, allaient être révélateur d'un schéma de jeu basé sur la solidité et l'efficacité. Une tactique payante au Qatar, assurément.

Le Maroc s'offre la Belgique, l'Espagne et le Portugal

Dans un groupe constitué des vice-champions du monde croates, de la Belgique et de surprenants Canadiens, le Maroc pouvait redouter une sortie de route prématurée. Il n'en a rien été. D'entrée, le solide 0-0 devant la Croatie plantait le décor. Puis le Parisien Achraf Hakimi et ses coéquipiers créaient la sensation contre des Belges médusés (2-0), avant de terminer le travail face au Canada (2-1). Dans la foulée, ni l'Espagne ni le Portugal ne seront parvenus à marquer un but à cette forteresse quasi-imprenable.

Seule l'équipe de France, aux portes de la finale, aura réussi à tromper à deux reprises la vigilance d'un Bounou héroïque jusque-là. En jouant les yeux dans les yeux avec les champions du monde sortants. Certes, le Maroc a terminé son immense parcours par deux défaites pour terminer à la quatrième place. Mais cette équipe a fait entrer son pays dans l'histoire du Mondial. Dans l'histoire du football africain, aussi, avec une onzième place à venir au classement FIFA. Prochaine étape pour les Marocains : défendre leur titre au Championnat d'Afrique des Nations (CHAN) le mois prochain en Algérie. Pour réellement devenir la nouvelle locomotive du football africain ?