Certains ont une carrière toute tracée. D'autres doivent galérer pour trouver leur chemin. Alessandro Arlotti, lui, est le genre de surdoué qui a l'embarras du choix. Un avenir de joueur professionnel ? Ou une carrière universitaire ? Le jeune Italien de 18 ans est tellement brillant dans tous les domaines qu'il a dû trancher. Et ce n'est pas le football qu'il a choisi...

Un jeune très prometteur, formé à Monaco

Milieu offensif de haute voltige, Arlotti est né à Nice et a rapidement rejoint le centre de formation de Monaco. Où il se fait remarquer, au point de convaincre Pescara - le club de Serie B italienne où s'est révélé Marco Verratti - de l'intégrer à son effectif professionnel en septembre dernier. Pas mal pour un jeune de 18 ans.

L'université plutôt que le football

Mais Arlotti ne va pas faire pas de vieux os du côté de Pescara. Le 16 février dernier, il surprend en effet tout son monde en annonçant son départ pour Harvard, aux Etats-Unis. De la D2 italienne au niveau universitaire américain ? Il y a forcément un hic. Et pour cause : c'est avant tout pour sa célèbre université qu'Arlotti a choisi Harvard... Dès le mois d'août, il commencera ses études au sein de l'un des plus prestigieux établissements au monde. Le jeune Italien explique son choix :

"Si j’avais senti qu’une carrière se dessinait, je pense que j’aurais réfléchi davantage. A Pescara, c'était assez compliqué, avec 35 joueurs dans l'effectif. Et on était dernier au classement, donc je comprends qu’ils ne mettent pas les jeunes quand la situation est si compliquée. (...) Je n'avais pas le temps d’attendre. (...) Je ne me sentais pas de pouvoir renoncer à une telle opportunité à Harvard" .

Alessandro Arlotti à RMC Sport

Un choix qui bouscule les conventions

L'Italien en a conscience : son choix suscite l'incrédulité partout où il passe. Certains, même au sein de son entourage, se demandent pourquoi il laisse passer sa chance de devenir professionnel, de disputer des compétitions prestigieuses et de gagner des dizaines de milliers d'euros par mois. Lui répond qu'il s'agit d'un scénario hypothétique, et que tant de jeunes espoirs se sont brûlés les ailes avant lui. De plus, pourquoi faudrait-il nécessairement faire passer le football avant les études ? Chacun ses passions, rétorquerait Arlotti, qui a bien le droit de préférer les livres et les examens aux sprints et aux entraînements.

Alessandro Arlotti (à droite) après la victoire de l'Italie en quarts de finale de l'Euro U17 en 2019. Icon Sport
Alessandro Arlotti (à droite) après la victoire de l'Italie en quarts de finale de l'Euro U17 en 2019. Icon Sport

"J’ai reçu plein de messages de gens qui me disaient de bien réfléchir, que je ne devais pas faire ce choix-là. Il y a beaucoup d’amis à moi et de coéquipiers, d’entraîneurs ou de dirigeants, mais aussi des gens que je ne connais pas, sur Instagram, qui m’envoient plein de messages. Ils ont lu mon histoire et me disent qu’ils ne sont pas d’accord. J’essaye de leur expliquer."

Alessandro Arlotti à RMC Sport

Devenir footballeur professionnel, un rêve toujours intact

En outre, ce n'est pas parce qu'il donne aujourd'hui la priorité à ses études qu'Arlotti tire définitivement un trait sur le football. L'international U18 italien va continuer de pratiquer le football au plus haut niveau universitaire américain, de quoi garder quelques beaux restes. Et si sa carrière universitaire se révèle moins fructueuse que prévu, il pourra toujours rebasculer vers le football. De son propre aveu, c'est même un objectif qu'Arlotti entend réaliser.

"Devenir un joueur professionnel, ça a toujours été un rêve et ça l’est toujours. C’est sûr qu’on met le football de côté un tout petit peu, et que même si je continue à jouer là-bas, ce n’est pas la même chose. Mais au fond de moi, j’espère toujours pouvoir rejouer en Europe. Je sais que c’est presque impossible, et tout le monde me dit que c’est impossible. Mais je suis jeune, je dois l'espérer" .

Alessandro Arlotti à RMC Sport

Au moins, c'est une certitude : son QI football déjà très élevé va finir par toucher le ciel !