Payet, "victime la plus médiatisée" mais pas le seul
Comme il l’évoque dans sa tribune au journal Le Monde, Dimitri Payet estime que "des scènes de violence se multiplient dans les stades de Ligue 1 depuis la reprise du championnat." Le milieu offensif de l'OM est conscient de son statut de "victime médiatisée" mais n’omet pas l’existence de violences partout ailleurs dans les stades. "Je ne suis pas le seul à avoir été agressé d’une façon particulièrement lâche et inacceptable" , déclare-t-il.
En sachant que ces violences existent et se multiplient, quelle solution trouver ? Payet exprime son ressenti par un coup de gueule. "Ce sont les joueurs, c’est nous qui morflons. Et en l’occurrence, c’est moi qui tire les corners. Je dois arrêter de les tirer ? Arrêter de jouer ? Dites-moi" , s’indigne-t-il.
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"Je dis stop ! Y en a marre !"
Dans cette tribune, Dimitri Payet s’insurge aussi contre les dirigeants du football français et les pouvoirs publics. Selon lui, ces derniers n’ont toujours pas donné de réponses satisfaisantes pour que les joueurs ne s’estiment pas lâchés et lésés. Payet se pense autant "blessé par la bouteille que par l’impression d’être le responsable des violences et de l’arrêt du match."
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L'international français ne veut pas que la réunion interministérielle, qui aura lieu jeudi 16 décembre, soit "sans lendemain." Payet est agacé par ces violences et le silence des hautes instances. "Je dis stop ! Y en a marre. J’en ai marre que chacun mette son grain de sel sans apporter le début d’une solution. Désolé, mais il faut le dire, ce n’est pas le préfet qui se trouve sur le terrain, ni le procureur, ni le délégué de la Ligue, ni les présidents de Nice, de Lyon ou de Marseille" , a déclaré le capitaine (en l'absence de Steve Mandanda) de l'OM. Des mots porteurs de sens, donc.
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Payet veut que les joueurs arrêtent les matchs
Si les instances du football français ne prennent pas les mesures adéquates dans ce genre de situations, Payet veut avoir son mot à dire. "J’aimerais pouvoir défendre mon idée du football sur toutes les pelouses de France sans me poser de questions, sans craindre de croiser le regard ou le geste de la haine" , a-t-il lâché.
Par ailleurs, il est inadmissible, pour lui, de suivre la suggestion de Jean-Michel Aulas. Pour le président de l’Olympique Lyonnais, il faudrait remplacer le joueur agressé par un autre afin que le match continue de se jouer. Une décision "dégoûtante" pour le milieu offensif de Marseille. "J’entends des choses dégoûtantes, comme par exemple des propositions visant à remplacer le joueur qui serait victime d’une agression pour reprendre le match coûte que coûte. Mais c’est de la folie pure ! C’est la porte ouverte à tout" , déclare Payet dans sa tribune.
Enfin, en cas de nouvelle agression, qu’elle soit physique ou raciste, Dimitri Payet souhaiterait voir "les deux capitaines, les deux entraîneurs se réunir dans le rond central et décider de ne pas reprendre." Une tribune qui fera forcément réagir les dirigeants conviés à la réunion interministérielle consacrée à la lutte contre la violence dans les stades. Vincent Labrune, président de la LFP, a notamment été invité. A bon entendeur...