Un joueur de légende, un entraîneur qui ne restera pas dans les mémoires du club. Ce vendredi 28 mai, la Juventus a annoncé le départ d’Andrea Pirlo, une saison seulement après sa nomination à la tête de l'effectif.
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Avec Pirlo, des coups réussis et des désillusions
Dans la très jeune carrière d’entraîneur d’Andrea Pirlo, tout va décidément très vite. Nommé coach de la réserve turinoise en juillet dernier, l’ancien maître à jouer de la Squadra Azzura s'est finalement vu offrir le banc de l’équipe première quelques jours plus tard. La Juve, éliminée de la Ligue des champions par l’Olympique Lyonnais, venait alors de licencier Maurizio Sarri. Et alors que Pirlo est bombardé à la tête de la Vieille Dame, ce choix fait déjà beaucoup parler. Retiré des terrains depuis 3 saisons, le champion du monde 2006 n'a alors jamais occupé le rôle d'entraîneur d'une équipe première.
La marque de confiance est forte, mais l’homme aux 493 matchs de Serie A va peiner à justifier la décision de ses dirigeants. Si l’équipe perd peu - première défaite en Serie A lors de la 14ème journée - elle ne montre pas le même visage dominateur que celui affiché lors des saisons précédentes en championnat.
Pourtant, Pirlo réussit des coups. Sa Juventus s’impose notamment 3-0 sur la pelouse du Barça en phase de poules de la Ligue des champions. Elle termine d'ailleurs en tête de son groupe. Mais le collectif manque de certitudes et subit de grosses désillusions : une élimination par le FC Porto dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions et une défaite 3-0 à domicile face à l'AC Milan notamment.
Et si la Juve a finalement réussi à arracher sa qualification pour la Ligue des champions en championnat, elle le doit avant tout à la cagade de Naples lors de la dernière journée. Seulement quatrième au classement final de Serie A, la Vieille Dame a assisté de (très) loin au cavalier seul de l'Inter. Les Nerazzurri ont facilement détrôné leur rival bianconero, pourtant sacré de façon ininterrompue depuis 9 saisons !
Une Juventus "Ronaldo-dépendante"
Pirlo aura ainsi peiné à mettre sa patte sur le jeu de son équipe. Il ne sera pas parvenu à intégrer durablement les talentueux Federico Chiesa et Dejan Kulusevski. L'attaque est restée trop dépendante de Cristiano Ronaldo, 36 buts cette saison. Mais malgré son efficacité, la star portugaise n'a pas réussi à porter son équipe dans le jeu, et a même été fréquemment critiquée pour ses performances ou son comportement.
L’appauvrissement de la ligne offensive s'est aussi accompagnée d’une perte de maitrise au milieu de terrain. Habituellement dominatrice dans ce secteur, la Juve et son entraîneur ont subi de plein fouet les départs de Miralem Pjanić et Blaise Matuidi, sans que les signatures d’Arthur et Weston McKennie ne parviennent à les combler.
Ce vendredi, la Juventus a remercié son désormais ex-entraîneur pour les émotions vécues ensemble. Elles sont essentiellement celles d’une nouvelle victoire en Coupe d’Italie, décrochée face à l’étincelante Atalanta. Un premier trophée pour un entraîneur novice, qui n’avait vraisemblablement pas les épaules pour vivre une telle expérience. Il a aussi pu sentir par moments un manque de soutien de ses dirigeants. Fabio Paratici, le directeur sportif, a notamment quitté le club il y a quelques jours. Andrea Agnelli, le président, était lui plus occupé à placer ses pions dans le projet de Super League dont il est l’un des instigateurs.
Un retour de Massimiliano Allegri et un départ de Ronaldo ?
Pirlo évincé, Paratici parti, la Juventus va repartir d’une page quasi-blanche cet été. Le départ de l’ancien milieu de terrain laisse le champ libre à Massimiliano Allegri. L’homme aux 11 titres et deux finales de Ligue des champions entre 2014 et 2019 devrait officiellement faire son retour dans les prochains jours. Une nomination qui pourrait avoir d’autres conséquences : le technicien ne souhaiterait pas conserver Cristiano Ronaldo et ambitionnerait de construire autour de Paulo Dybala. À la Juventus, les grandes manœuvres ont commencé.