A son arrivée libre à l'été 2021, Gianluigi Donnarumma semblait être la parfaite recrue. Toutefois, il est probablement arrivé avec un an d'avance. A cette époque, Keylor Navas est en pleine bourre avec le Paris Saint-Germain. Pour ne pas prendre de décision, Mauricio Pochettino décide, lors de la saison 2021/2022, de créer une rotation équitable entre les deux portiers. Si cette méthode est assez rare dans le football actuel, ce n'est pas sans raison. Un gardien expérimenté, dont le niveau n'est plus à prouver, se retrouve ne concurrence directe avec un jeune joueur (pour son âge, par rapport au poste) qui n'a besoin que d'une chose : jouer, jouer, jouer. Très logiquement, cette rotation imposée a mal tourné, les deux intéressés exprimant tour à tour leur frustration.
Mais à l'arrivée de Christophe Galtier, la donne a rapidement changé. Dès sa prise de fonction, le technicien parisien a souhaité assurer la place de gardien numéro 1 à Gigio Donnarumma. Résultat, Keylor Navas est parti en prêt à Nottingham Forrest au dernier mercato hivernal. Mais plus les matchs du géant italien s'enchainent, plus ses lacunes apparaissent avec une flagrance particulière. Comment peut-il alterner l'excellent avec le moins bon de la sorte ?
Gianluigi Donnarumma, des réflexes hors norme dans un physique imposant
Si à 23 ans (24 le 25 février prochain), Gianluigi Donnarumma a déjà réalisé plus de 300 matchs professionnels (clubs et sélection confondus), il semble parfois accuser le coup. Souvent, le poste de gardien de but est perçu comme étant celui d'expérience. Mais dans ce cas précis, peut-on vraiment parler d'un manque de familiarité avec le métier ? Le portier italien peut parfois tutoyer un niveau digne des plus grands gardiens du monde, tout comme il peut accumuler des bourdes impensables. Face au Bayern Munich, l'arrêt qu'il tente sur le tir de Kingsley Coman témoigne de certaines de ses grosses lacunes.
Dans les airs, Gianluigi Donnarumma est presque injouable. Du haut de son mètre 96, sa capacité à s'envoler atteste d'un excellent niveau. De plus, son aptitude à faire des arrêts dits "réflexes" le rend parfois spectaculaire. Toutefois, son manque d'anticipation lui fait énormément défaut. Face à l'AS Monaco (défaite 3-1), un excellent ballon venu des airs casse toutes les lignes et se dirige tout droit vers la surface parisienne. Avec un tel timing, Donnarumma aurait pu sortir de sa ligne et tenter de récupérer le ballon avant qu'Eliesse Ben Seghir s'en empare. Au final, le portier italien est resté sur sa ligne et a joué de son niveau en 1 contre 1. La faute à son physique ?
L'antithèse des gardiens modernes ?
Avec le temps qui passe et la très grande influence de Pep Guardiola dans le football moderne, les gardiens de but ont de plus en plus tendance à quitter leur surface en phase offensive. L'objectif est de prendre le risque de laisser un grand écart entre lui et son but afin de jouer une sorte de dernier défenseur. Ainsi, il se donne parfois l'opportunité de gêner les contre-attaques adverses. Mais Gianluigi Donnarumma n'est pas de cette école. Par son physique, le portier parisien n'est pas du tout assez rapide pour prendre de tels risques. De quoi brider la palette d'un excellent gardien ?
Outre sa vitesse, son jeu au pied est aussi très largement décrié. Face au Real Madrid, le soir de l'élimination en Ligue des champions (2022), il avait été l'auteur d'une erreur menant à un but, par exemple. Si l'on en croit les statistiques publiées par Whoscored, Donnarumma réalise seulement deux passes longues par match en Ligue 1 ! Mais est-ce là une volonté du coach parisien ? Avec l'Italie, Donnarumma s'essaye plus souvent à l'exercice des longs ballons (plus de 5 par match en Ligue des nations en 2022). Avec le temps et la pratique, il ne fait aucun doute qu'il deviendra un gardien encore plus complet qu'il ne l'est déjà.
