À force de persévérance, de passion, de patience mais aussi de millions, Pep Guardiola est parvenu à se hisser sur le toit d'Europe pour la troisième fois de sa carrière en tant qu'entraîneur. Après Rome (2009) et Londres (2011), c'est à Istanbul que le coach catalan a retrouvé les sommets. Il égale ainsi Zinédine Zidane avec trois Ligues des champions, et revient à une unité du maître absolu, Carlo Ancelotti, qui en compte quatre.

Guardiola a su être patient

12 ans qu'il attendait ça. Parti du Barça en 2012 un an après sa masterclass contre Manchester United, Pep Guardiola a retenté sa chance avec le Bayern Munich puis avec Manchester City. Mais à chaque fois, le Catalan mordait la poussière. Le Real Madrid (2014, 1/2), le FC Barcelone (2015, 1/2), Monaco (2017, 1/8), Liverpool (2018, 1/4), Tottenham (2019, 1/4), Lyon (2020, 1/4), Chelsea (2021, finale) puis le Real Madrid (2022, 1/2). Maintenu à son poste par Manchester City malgré les revers européens, Pep Guardiola a gardé le cap, ses idées, pour finalement être récompensé cette saison, face à l'Inter Milan.

À Istanbul, il a remporté son troisième titre en C1 en tant qu'entraîneur, mais a surtout montré qu'il était l'un des meilleurs. En finale, pourtant, tout a été plus compliqué que lors de l'ensemble de la compétition. Bougés par des Intéristes qui se seront montrés dangereux jusqu'à la dernière seconde, les Citizens n'ont jamais su mettre en place leur jeu. Mais un but de Rodri à vingt minutes du terme a suffi au bonheur de Guardiola et des hommes. "Gagner cette compétition et réussir le triplé est si difficile que la manière aujourd'hui ne comptait pas, ce qu'il fallait c'était la gagner, a-t-il parfaitement résumé. Nous n'étions pas à notre meilleur niveau. Ce n'était pas notre meilleure performance. En première période, nous étions nerveux. Il fallait juste être patient", a aisément reconnu le Catalan après la rencontre.

"Un génie"

Si cette finale ne restera pas dans les annales, moins que celle de 2011, le jeu proposé par Manchester City durant toute la compétition (ou presque) est à souligner. Les Skyblues, après avoir fait valser Leipzig en huitièmes de finale, s'est défait du Bayern Munich en quarts. Mais en demi-finales, les hommes de Pep Guardiola ont frappé très fort en battant largement le champion d'Europe en titre, le Real Madrid (1-1 et 4-0). À l'Etihad, les SkyBlues avaient complètement soumis les joueurs de Carlo Ancelotti, sans solution, et qui aurait pu recevoir une gifle historique sans un grand Courtois.

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Pep Guardiola compterait non seulement rester sur le banc de City la saison prochaine, mais aussi la suivante (Icon Sport)

Au moment du bilan, Jack Grealish n'a pas vraiment tari d'éloges sur son entraîneur. "C'est juste un génieJe suis allé le voir pour lui dire 'merci, c'est toi qui a rendu tout ça possible pour moi, tu m'as montré tellement de confiance après m'avoir acheté aussi cher", a-t-il déclaré au sortir de la rencontre.

Guardiola, à la recherche de la perfection

Il faut dire que tout au long de son parcours à Manchester City, Guardiola a innové. De son 4-3-3 amovible est né un 3-2-4-1, régulé par un Rodri transformé, un Stones reconverti en milieu de terrain, et sublimé par les génies que sont Kevin De Bruyne, Ilkay Gündogan ou encore Bernardo Silva.

Le Belge, comme en 2021, n'a pu finir le match, laissant Guardiola orphelin de la patte droite de l'ancien joueur de Wolfsburg. Mais là encore, le Catalan a trouvé les solutions pour faire de Man City un champion d'Europe. Vainqueur du triplé, il a fait aussi bien qu'avec le Barça en 2011. Et sur le terrain, le sentiment de domination est tout aussi impressionnant. Moins esthétique que la bande à Xavi, Iniesta et Messi, City n'en reste pas moins flamboyant, et l'une des meilleures équipes de l'histoire.