Lorsqu'il a débarqué au Paris Saint-Germain, la Ligue 1 voyait arriver un des plus grands talents brésiliens. Mais dix ans après son arrivée en Europe, Lucas Moura part en laissant un goût amer aux observateurs. De ses passages au PSG et Tottenham ne resteront que quelques enchaînements et coups d'éclats.
Le PSG avait devancé Manchester United
Le Qatar venait à peine d'arriver à Paris. Manchester United était la référence en Premier League et en Europe. Pourtant, Leonardo et Nasser al-Khelaïfi étaient parvenus à remporter le bras de fer avec les Red Devils dans le dossier Lucas Moura, en 2012. Ce qui avait d'ailleurs rendu fou l'entraîneur mancunien, Sir Alex Ferguson.
- À lire aussi : Brésil : Lucas Moura va faire son retour à São Paulo
"Je trouve cela incroyable qu’un club puisse mettre 45 M€ sur un joueur de 19 ans. Juste pour marquer les esprits et montrer qu’ils sont là, ils ont fait signer Zlatan Ibrahimovic et Thiago et ont dû débourser 190 M€ rien que lors du dernier mois. Quand quelqu’un met 45 M€ sur un joueur de 19 ans, il faut dire que le football est devenu fou", avait déclaré la légende écossaise. Aujourd'hui, Sir Alex devrait se mouiller la nuque avant de regarder les folles sommes dépensées sur le marché des transferts. Mais à l'époque, le PSG faisait un vrai gros pari. Le Brésilien, talentueux, dribbleur et percutant, avait tout pour devenir le chouchou du Parc des Princes.
Lucas, un joueur de coups
Avec le PSG, Lucas Moura jouera 229 rencontres, pour 46 buts toutes compétitions confondues. Ses débuts sous les couleurs parisiennes sont très prometteuses. Dribbleur né, le Brésilien apporte sa vitesse, sa percussion, et sa qualité dans le un contre un. Lucas se distingue aussi par ses passes, mettant dans les meilleures dispositions les attaquants qu'étaient dans un premier temps Zlatan Ibrahimovic et Edinson Cavani.
Mais au fur et à mesure, Lucas Moura devient un joueur de coups. Capable de faire la différence n'importe quand, son jeu amène aussi beaucoup de déchets. Pas toujours à l'aise tactiquement - comme beaucoup de jeunes Brésiliens - il fera en revanche lever les foules. Au Parc des Princes, l'un de ses plus grands chefs-d'œuvre restera sa remontée de balle contre l'Olympique de Marseille lors de sa première saison au PSG. À la manière du meilleur Hatem Ben Arfa, sous les couleurs de Newcastle, le Brésilien a passé en revue la défense marseillaise avant de piquer son ballon devant Mandanda... et de voir Rod Fanni lui enlever ce qui aurait été l'un des plus beaux buts de l'histoire du championnat de France.
Le regret de 2019
En 2018, Lucas prend la direction de Tottenham, contre la somme de 29 millions d'euros. Chez les Spurs, le Brésilien aura d'ailleurs pratiquement le même ratio qu'au PSG, avec 39 buts en 221 matches. Champion de France avec Paris, entre autres, l'ailier de la Seleçao ne remportera pas le moindre titre avec Tottenham. Pourtant, il ne passera pas loin du plus beau, en 2019, en Ligue des champions. Le Brésilien était devenu le héros de l'équipe de Mauricio Pochettino en demi-finale retour, face à l'Ajax. Avec un triplé dans les derniers instants de la rencontre, le Brésilien avait terrassé l'équipe d'Erik ten Hag, à la Johan Cruyff Arena.
Mais en finale, les Spurs tombait contre Liverpool et voyait son rêve s'envoler. Un rêve qui n'a d'ailleurs plus jamais été à la portée du club londonien. En fin de contrat en 2023, Lucas vivra finalement une dernière saison compliquée, avant de faire ses adieux à ce qui aura été sa maison pendant six ans. Et alors que tout le monde prend la direction de l'Arabie Saoudite, lui a décidé de rentrer au pays, à la maison. Au São Paulo FC, il pourra évoluer avec James Rodriguez, notamment. Mais il met aussi un terme à une carrière européenne somme toute assez décevante pour celui qui devait être l'un des plus grands talents brésiliens.