Le 15 février dernier, au Parc des Princes, si le Real Madrid a attendu les derniers instants pour plier face au PSG et au génie de Kylian Mbappé, la victoire parisienne revêtait une certaine logique (1-0). Quatre-vingt-dix minutes durant, la Maison Blanche avait affiché un visage qui ne lui ressemble pas. Surpris par le pressing francilien, le groupe de Carlo Ancelotti avait notamment sombré dans l’entrejeu, là où le trio Casemiro - Luka Modrić - Toni Kroos est censé lui apporter de solides garanties dans l’impact, la qualité technique et le contrôle du jeu. Ce mercredi 9 mars, l'entraîneur italien, contraint par plusieurs facteurs, pourrait décider d'offrir à Edurardo Camavinga une titularisation face au PSG en Ligue des champions.
Camavinga, face à un grand défi
Car sans Casemiro, suspendu, et alors que Kroos, longtemps incertain, ne sera probablement pas à 100%, la tâche madrilène s’annonce d’autant plus difficile dans ce secteur. Pour remonter son handicap d’un but, le leader de Liga va alors devoir s’appuyer sur un milieu recomposé. En Espagne, si Federico Valverde est pressenti pour débuter en pointe basse, Eduardo Camavinga est aussi annoncé comme partant potentiel. Brillant face à la Real Sociedad ce week-end (4-1) et auteur d'une frappe splendide, le jeune Français pourrait alors bien faire face à son plus gros défi depuis son arrivée en Espagne après des premiers mois faits de hauts et de bas.
Arrivé à Madrid avec le statut désigné de l’un des plus gros espoirs mondiaux à son poste, Camavinga a déjà connu une saison à multiples rebondissements. Après des débuts canons (et un but pour sa première apparition en blanc), l’ancien Rennais a fait naître des doutes dans la tête de son entraîneur, au point d’apparaître de moins en moins souvent. Après avoir participé à vingt des vingt-trois premières sorties des Madrilènes en Liga et Ligue des champions, l’international n’a été vu que sept fois lors des douze matchs suivants.
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Des débuts canons, puis un ralentissement
Ainsi, face à la Real ce samedi, Camavinga vivait sa première titularisation depuis le 6 février dernier, n’ayant participé depuis qu’à trois minutes d’un succès sur la pelouse du Rayo Vallecano (0-1). Un moyen aussi pour le milieu de terrain de seulement 19 ans d’apprendre la patience après avoir tout vécu à très grande vitesse. De ses débuts à Rennes en avril 2019, sa découverte de la Ligue des champions en octobre 2020, ses premières sélections (septembre 2020) et même son premier but en Bleu (octobre 2020) à son transfert chez un géant d’Europe l'été dernier, Camavinga a passé les étapes à pas de géant.
En Espagne, les choses ont même peut-être été trop vites pour lui. La découverte du très haut niveau et du club le plus titré d'Europe ont pu provoquer ce léger recul du natif d'Angola dans l’esprit d’Ancelotti. « C’est un joueur qui a le niveau pour jouer au Real, c’est pour ça qu’on l’a recruté. Il est très jeune et a beaucoup de qualité, mais on doit être patient », expliquait d’ailleurs l’entraîneur du Real en début de saison. Avant d’insister sur les progrès que son nouveau protégé devait faire dans l’aspect défensif.
"Il sait très bien l'importance qu'il a dans cette équipe"
Depuis, la performance du milieu face aux Basques a peut-être rebattu les cartes dans la tête de l’ex-entraîneur du Bayern Munich. Si bien que Camavinga, auteur du but de l’égalisation, pourrait connaître la fièvre des très grands soirs européens à Bernabéu, six mois après son arrivée en Espagne.
Alors que le PSG se présente en huitième de finale retour de Ligue des champions ce mercredi, le Français pourrait débuter la rencontre. En pointe basse du milieu madrilène ou plus haut ? Le joueur peut occuper les deux positions selon son entraîneur. « Il sait très bien l'importance qu'il a dans cette équipe. J'en ai discuté avec lui ces dernières semaines. Je crois que sa place est plutôt à côté de Casemiro plutôt qu'à la place de Casemiro, mais il peut faire les deux, sans problème », expliquait ainsi Ancelotti après Real Madrid - Real Sociedad, plaçant le Français en balance avec Valverde dans le cas où Kroos est apte à débuter. "Il peut débuter ou entrer en jeu demain soir (mercredi)", expliquait aussi son entraîneur en conférence de presse.
Car l’ex-coach du PSG le sait. Camavinga possède ces qualités à même de bousculer un entrejeu trop "monorythmique" lors de la manche aller. « Il a un football de qualité et d’énergie. Il a aussi de la qualité dans sa frappe de loin comme on a pu le voir avec ce très beau but », commentait l’Italien. Après le match, la presse espagnole faisait d’ailleurs le pari Camavinga. Marca plaçait ainsi le Français sur sa une barrée du titre « Répétition pour la remontada », faisant de lui l’un des hommes clés de la manche retour.
Camavinga, la solution au milieu pour le Real ?
Dans un Real Madrid qui a trop subi à l’aller, Camavinga peut indéniablement apporter quelque chose de plus. Par son activité incessante, l’intensité qu’il est capable de mettre et ses courses à répétitions, il possède des aptitudes qui manquent parfois aux trentenaires Toni Kroos (32 ans) et Luka Modrić (36 ans), fantomatiques au Parc des Princes. Le Croate s'est d'ailleurs aussi positionné en fan de son jeune coéquipier dont il "aime la personnalité", comme il l'expliquait en conférence de presse de veille de match.
En outre, l’ancien Rennais sait aussi comment faire déjouer le PSG. En aout 2019, pour ce qui était alors son neuvième match de Ligue 1 seulement, Camavinga avait brillé aux yeux du monde face au club de la capitale. Étincelant lors du succès des Bretons au Roazhon Parl (2-1), il s’était défait avec brio de l’emprise parisienne au milieu de terrain et conduit le SRFC vers la victoire.
À lui désormais de partager la recette pour aider le Real à rejoindre les quarts de finale. Et marquer définitivement un tournant dans son début d'aventure madrilène.