Il est l’homme des premiers titres du PSG de QSI et symbolise aussi les premières erreurs de ses dirigeants. Arrivé à Paris fin 2011, Carlo Ancelotti est le premier étage de la fusée parisienne telle que l'imaginent les Qataris. Pourtant, à Paris, rien n’a été facile pour l’Italien. De la découverte d’un club très loin des standards du très haut niveau à la mise sous pression de ses dirigeants avant un match contre Porto en passant par la perte du titre au profit de Montpellier, Ancelotti a connu des jours agités dans la Ville Lumière. De quoi précipiter son départ. Et surtout générer des regrets dans le camp parisien qui, presque dix ans après son départ, ne sont toujours pas effacés.
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Ancelotti, le premier gros coup de QSI
Pourtant, lorsque Carlo Ancelotti arrive, en novembre 2011, le doute n’est pas permis. En attirant l’Italien, Paris a mis la main sur l’entraîneur dont il avait besoin. Celui à même de crédibiliser l’ambitieux projet parisien, faire passer le club dans une autre dimension et surtout gagner la Ligue des champions, l’obsession des nouveaux dirigeants. Un homme convainc alors l’Italien, limogé six mois plus tôt par Chelsea, de rejoindre une Ligue 1 en retard sur ses concurrents européens. Leonardo, qui connaît bien Ancelotti pour l’avoir côtoyé à l’AC Milan lui présente le projet. L’objectif est alors d’installer l’ex-milieu de terrain sur le banc francilien au commencement de la saison 2012-2013. Finalement, il succède à Antoine Kombouaré qui n’a pas résisté à l’hiver malgré un titre de champion d'automne.
Motta, Ibrahimović, Silva, Verratti...
Ancelotti est alors le premier coup de tonnerre du PSG. La première démonstration de force des nouveaux propriétaires d’un club impatient de jouer les premiers rôles sur la scène européenne. Pour cela, rien de tel que d’enrôler l’un des entraineurs les plus titrés de la scène footballistique continentale. Un homme qui pèse alors cinq Ligues des champions (deux comme joueur, trois comme entraîneur) et dont l’aura séduit les Qataris. L’Italien pose alors les premières pierres, fait venir les premières stars et remporte les premiers trophées. Maxwell, Thiago Motta et Alex, plus tard Zlatan Ibrahimović, Thiago Silva ou encore Marco Verratti, tous sont convaincus de rejoindre Paris par le « Mister ».
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Outre la flopée de grands noms du football, Ancelotti modifie en profondeur un club alors à des années lumières des plus grandes puissances européennes. « Il a étoffé le secteur médical, recruté des kinés et des préparateurs physiques », s’était souvenu Ronan Le Crom, ancien gardien parisien, dans un entretien donné au Monde.
Paris, trop pressé pour Ancelotti
Mais sur le terrain, les choses se passent difficilement. À l’issue de ses premiers mois, Ancelotti perd le titre au profit de Montpellier, couronné pour la première fois de son histoire. Impensable alors pour des dirigeants qataris qui n’ambitionnent pas l’échec, encore moins sur la scène nationale. La deuxième saison est celle du retour en Ligue des champions. Le PSG s’arrêtera avec les honneurs en quart de finale sans perdre face au FC Barcelone (2-2, 1-1). Mais ce deuxième exercice parisien sera aussi le dernier d'Ancelotti. Au fil de celui-ci, les relations entre l'Italien et les dirigeants parisiens se refroidissent. Avec, au cœur, Leonardo.
En décembre, avant un match contre Porto en phase de poules de C1, Ancelotti est même mis sous pression par son board. Tout autre résultat qu’une victoire et l’Italien pourrait faire ses valises. « Quelque chose s’était cassé et ça ne fonctionnait plus entre le club et moi », écrivait Ancelotti dans son livre Mes secrets d’entraîneur paru en 2015. « Je n’avais plus d’autre choix que de quitter le PSG ». Un départ qui intervient à l’été 2013 après un titre de champion, le premier de l’ère QSI. Sept ans plus tard, Ancelotti sera désigné meilleur entraîneur de l'histoire du PSG par ses supporters.
Neuf ans après, les mêmes maux parisiens
« Le manque de sérénité commença à peser, surtout dans la gestion des petits accrocs, toujours inévitables même dans les meilleurs parcours d’une équipe », écrivait aussi le très expérimenté entraîneur au sujet de son histoire parisienne. Des propos qui raisonnent différemment dix ans plus tard, alors que le PSG semble encore frappé par les mêmes maux ayant précipité la fin de l'histoire avec Ancelotti. Laurent Blanc, Unai Emery, Thomas Tuchel et maintenant Mauricio Pochettino, tous ont connu les mêmes difficultés. De la mise sous pression, à la menace d’être remplacé en passant par des choix contestés, et pas souvent partagés, sur le marché des transferts.
Alors que l’entraîneur le plus titré du football européen a retrouvé le club le plus couronné, il s’apprête à affronter de nouveau le PSG. Un PSG qui n’a lui toujours pas soulevé une coupe qu’Ancelotti a remporté une sixième fois depuis son départ. C'était un an seulement après avoir fait ses valises, et malgré des passages à Naples et Everton, pas habitués à jouer les premiers rôles... Comme pour mieux punir l’impatience de ses anciens dirigeants, déjà occupés à préparer la succession de Pochettino avec qui la greffe n’aura jamais prise.
De quoi, encore, raviver les regrets d’une collaboration manquée.