L'OM, déchu trois sur trois
10 secondes, de la passivité et de l'incompréhension. Un cocktail peu fameux qui a coûté à l'Olympique de Marseille une qualification en Ligue Europa. Ce qui aurait été un moindre mal pour une équipe loin d'être ridicule sur la scène européenne cette saison, mais qui a signé sa troisième dernière place consécutive en Ligue des champions après sa défaite contre Tottenham. L'OM, qui est passé tout près des huitièmes de finale de C1, repart une main devant, une main derrière, et avec une valise de regrets.
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Dans un groupe totalement fou, que l'on définissait comme abordable au tirage au sort, l'OM avait toutes ses chances de s'en sortir. Et ce même après deux défaites en deux rencontres, sans le moindre but marqué. La montagne était haute, pentue, mais pas infranchissable. La preuve, avant de jouer son ultime match au Vélodrome, les hommes d'Igor Tudor n'avaient besoin que d'une victoire pour voir les huitièmes de finale. Problème, chaque équipe du groupe pouvait rêver de la qualification. Le Sporting, deuxième au coup d'envoi, était dernier après le but de Kolo Muani, avant de passer devant les Marseillais à la toute dernière seconde grâce au but de Pierre-Emile Højbjerg. Le football.
Des comportements qui dérangent
Il ne s'agit pas de tirer sur l'ambulance. Mais comment les joueurs de l'OM ont pu ne pas être mis au courant de la situation du groupe et de leur qualification virtuelle en Ligue Europa ? Comment les joueurs ont pu se ruer à l'abordage, laissant seul le pauvre (et héroïque) Chancel Mbemba face à trois Anglais ? Comment Mattéo Guendouzi, connaissant le score, a-t-il pu faire une passe latérale entraînant la perte de balle de son coéquipier ? Autant de circonstances et d'événements encore difficiles à expliquer plusieurs heures après la rencontre. Mais l'OM a lâché en deuxième période. Et l'occasion de Kolasinac ne doit pas occulter la baisse de régime physique - et donc tactique - des Phocéens en deuxième période.
Contre les Spurs, l'OM a tout perdu. Et a signé un cinquième match sans victoire toutes compétitions confondues. De quoi se poser des questions sur les capacités d'Igor Tudor à changer le cours des matches, insuffler quelque chose à son équipe, qui ne semble aller bien que lorsque tout va bien. Le moindre grain de sable enraye une machine très peu huilée, davantage capable de coup d'éclats que de coup de maître.
Marseille, taillée pour l'Europe ?
Le match contre Tottenham allait quoi qu'il en soit être historique. Mais là où le public marseillais aurait mérité un meilleur sort, les joueurs se sont pris les pieds dans le tapis au pire des moments. Là où il faut rester debout, droit, fort, face à des Spurs très décevants, une nouvelle fois. "Quand on ne peut pas gagner un match, il faut savoir ne pas le perdre", disait Jonathan Clauss, dépité, au micro de Canal + au sortir du match. Une phrase entendue des milliers de fois de la part de joueurs et entraîneurs, mais qui prenait tout son sens ce mardi soir, au Vélodrome. Devant un stade presque plein, privé de son Virage Nord, l'OM devait au moins décrocher une place en Ligue des champions pour offre à cette ville de nouvelles soirées européennes.
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Comme en 1993, évidemment, dans la cour des grands. Mais comme en 2004, aussi, en Coupe UEFA, ou comme en 2018 et cette fameuse épopée jusqu'en finale au Groupama Stadium. Mais non, Marseille n'aura rien. Et si la ville et le public sont taillés pour les grands matches européens, l'OM ne l'est peut-être pas. Malgré l'arrivée d'Alexis Sanchez, de Sead Kolasinac, de Jordan Veretout et d'autres, les Phocéens ont échoué. Tristement. Comme leurs prédécesseurs, ils n'ont plus rien. La Ligue 1 comme unique lot de consolation, c'est maigre. Probablement trop maigre pour certains. Et si la saison de l'OM était déjà finie ?