Ce mercredi, Kevin Anin souffle sa 37ᵉ bougie. Destiné à une grande carrière au vu de ses qualités indéniables, l’ancien joueur de l’OGC Nice ne semblait pourtant pas enclin à faire un long parcours. D’abord formé au Havre, club de sa ville natale, Anin signe son premier contrat professionnel avec le HAC en 2006 et joue son premier match de Ligue 1 en 2008. Après un passage marquant à Sochaux, ce dernier a rejoint les Aiglons, mais voit sa carrière s’arrêter brutalement après quelques saisons passées à Nice.
Le jour où tout a basculé
En janvier 2012, Kevin Anin s’engage avec l’OGC Nice pour trois ans et demi. Une semaine après la fin de la saison 2012-2013, le joueur niçois subit un accident de voiture particulièrement brutal. Alors qu’il rentre d’Amsterdam, le véhicule dans lequel Anin se trouve fait deux tonneaux sur l’A28 au niveau de Callenville (Seine-Maritime).
Le footballeur, éjecté de la banquette arrière de l’habitacle, est victime d’une fracture de la colonne vertébrale et d’un écrasement de la moelle épinière. Après plusieurs jours de coma artificiel, ce dernier se réveille le 13 juin, mais ne remarchera plus. En effet, l'accident le rend paraplégique. Suite à ça, le club de l'OGC Nice décide de retirer le numéro de maillot que le joueur portait (17).
“Le foot, ça me rendait malheureux”
Après son accident, Kévin Anin a dû prendre le temps pour se reconstruire. Loin du feu des projecteurs, le havrais a d’abord lâché la rééducation qu’il suivait à la Kerpape, un établissement de soins et de réadaptation basé à Lorient. Puis, il s’est peu à peu renfermé sur lui-même, ne sortant que pour faire un tour en voiture.
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Finalement, si ce jour a changé sa vie en le privant d’une partie de son corps, le principal intéressé semble plus apaisé. Et pour cause, il n’aurait jamais voulu de cette vie de footballeur. C’est en tout cas ce qu’il avait déclaré en 2021. “Le foot, ça me rendait malheureux. Je suis plus heureux parce que je suis quelqu’un de lambda.” D’ailleurs, durant sa carrière, le joueur a très souvent été absent, avouant à Nice Matin cinq ans après le drame : “j’étais préparé, dans le foot j'étais pas à ma place”.
La reconstruction de Kévin Anin
Kévin Anin vivrait, depuis, d’une aide de l’État et des économies qui lui restent de l’époque où il était footeux : “Ça me suffit. Je suis mieux dans ma tête maintenant”, avait-il d'ailleurs déclaré. Toujours soudé avec Didier Digard, son ami depuis le centre de formation, Anin est retourné vivre en banlieue proche du havre, à quelques minutes seulement de Mont-Gaillard, où il a retrouvé les terrains de football en entraînant les jeunes (12-13 ans).