Le 11 avril 2017, le BVB accueillait Monaco pour le quart de finale aller de Ligue des Champions. À cette occasion, les rouges et blancs avaient déclaré en conférence de presse : “Si on est éliminés, ce ne sera pas une catastrophe”. Heureusement pour eux, les Monégasques s’étaient imposés 2-3 et avaient réussi à éviter une véritable catastrophe. En effet, à 19h15, l’équipe allemande de Dortmund, menée par Thomas Tuchel (aujourd’hui Bayer Munich), quitte l’hôtel dans lequel ils ont l’habitude de séjourner, et c'est là que les choses ont commencé à se gâter.

Ainsi, au départ de l’Arrivée Hôtel & Spa, un électricien germano-russe active trois charges explosives à distance. L’auteur de ce terrible attentat avait insisté auprès de la direction de l'hôtel pour avoir une chambre avec vue sur la rue. Et pour cause, Serguei Wenergold voulait voir si son plan allait fonctionner. Préparés avec des solutions explosives, des dizaines d’objets en métal comprenant des tiges de fer et des boulons, les bombes ont été conçues, sans doute, avec l'intention de commettre un maximum de dégât.

Thomas Tuchel, entraineur du BVB au moment des faits. (Icon Sport)
Thomas Tuchel, entraineur du BVB au moment des faits. (Icon Sport)

Plus de peur que de mal

Si les dégâts sont d'ailleurs tout de même impressionnants, aucun mort n’est à déplorer. D’après l’enquête, ce résultat a été obtenu grâce au double vitrage du bus du Borussia. Toutefois, les bombes ont fait deux blessés légers. Un policier qui se trouvait à moto a été touché aux tympans, mais aussi un joueur.

De ce fait, le défenseur Marc Bartra, touché lui au poignet et aux avant-bras. Ce dernier a déclaré, quelque temps après l'attaque : “Mon bras était en sang, j’étais dans les vapes. La douleur, la panique, le fait de ne pas savoir ce qui venait de se passer, ni combien de temps ça allait durer… C’étaient les pires quinze minutes de ma vie.”

Mais comment l’auteur a-t-il été interpellé ?

Selon le tabloïd Bild, la police a retrouvé l’auteur du crime grâce à un supporter du BVB. En effet, un ancien banquier de 48 ans a contacté la police au lendemain de l’attaque. Ce dernier a remarqué que la Bourse de Francfort avait une drôle d’activité à la veille de l’attaque. Il faut dire que 15 000 options de vente d’action du BVB avaient été achetées pour 78 000 euros.

L’homme a expliqué : "J’étais certain qu’il y avait un rapport avec l’attentat". Si Serguei Wenergold avait réussi son coup, l’action du club se serait effondrée sur les marchés financiers. Cela aurait provoqué la montée fulgurante des options de vente d’actions. Le poseur de bombes aurait donc gagné, environ, un demi million d’euros.

Quatorze ans de prison pour celui qui voulait faire tomber Dortmund

La police allemande aura enquêté 10 jours avant de mettre la main sur l’auteur de l’attentat. Le porte-parole du parquet fédéral allemand, Fauke Köhler avait déclaré après l’arrestation de Wenergold : “Nous avons identifié le suspect suite à des transactions boursières douteuses.”

Pour le ministre de l’Intérieur allemand Thomas de Maizière, le germano-russe a commis : "Un attentat motivé par une forme particulièrement abominable d’avidité.” Lors de son procès qui débute le 21 décembre 2017 à Dortmund, Wenergold ne reconnaît pas avoir eu l’intention de tuer. Toutefois, cet argument est rejeté après analyses des charges explosives, jugées trop dangereuses.

Témoignage des joueurs de Dortmund

Certains joueurs ont accepté de témoigner, pour raconter leur expérience, cette soirée du 11 avril 2017. Parmi eux, Marcel Schmelzer, qui avait expliqué être toujours dérangé par des bruits sourd. "J’essaie de m’en débarrasser l’esprit, mais il y a toujours un moment où je réalise à quel point nous avons été chanceux." Après onze mois de procès, Serguei Wenergold est condamné à 14 ans de réclusions criminelles. Une période sombre pour Dortmund, qui s’était incliné contre Monaco le lendemain de l’attaque (2-3).