Le FC Nantes possède depuis quelques mois sa section cécifoot. En décembre dernier, le club professionnel, par le biais de sa fondation, a souhaité s'unir avec une section cécifoot basée à Nantes pour aveugles et malvoyants : le Don Bosco cécifoot.

Comment avez-vous découvert le cécifoot ?

"J'ai 33 ans et j'ai perdu la vue à l'âge de 18 ans. J'aimais déjà le football depuis mon plus jeune âge. Quand j'ai eu mes problèmes de vue, j'ai cherché sur internet des clubs de foot de sport adapté".

Le regard sur le Cécifoot a-t-il évolué selon vous ?

"La discipline se fait de plus en plus connaître. Beaucoup de clubs en France font des sensibilisations. Ils viennent dans les entreprises, écoles, associations pour faire découvrir la discipline. C'est une façon de faire découvrir le handicap visuel par le football. Une manière plus ludique pour approcher le monde du handicap. Le foot est un sport universel. Avec les réseaux sociaux et un peu avec la télévision, il y a une promotion du Cécifoot. C'est une discipline de plus en plus connue".

Comment s'est fait le rapprochement avec le FC Nantes et votre club, le Don Bosco ?

L'équipe du FC Nantes cécifoot / Facebook FC Nantes cécifoot
L'équipe du FC Nantes cécifoot / Facebook FC Nantes cécifoot

"Au départ, nous venons d'un club, le Don Bosco cécifoot, un club municipal de la ville de Nantes. Nous avions l'habitude de faire des sensibilisations et depuis quelques années, nous en faisions avec les catégories jeunes, U17 et U19, du FC Nantes. En effet, nous allions à la Jonelière pour les sensibiliser au handicap via leur passion pour le football. Au début, le rapprochement avec le FC Nantes s'est fait de cette façon. En 2020, le club a décidé de créer une fondation pour aider des initiatives citoyennes, sportives ou autres. Tout naturellement, le club nous a sollicités pour devenir partenaire. Pour ma part, je suis supporter du FC Nantes depuis toujours. Petit déjà, je venais au stade de la Beaujoire avec mon père, mon oncle et mon cousin. Je me rappelle encore de mon premier match, un Nantes-Montpellier. Le stade me paraissait gigantesque. C’était un rêve d’enfant qu’on ne croyait plus possible, c’est une grande fierté de porter les célèbres couleur jaune et verte".

"Une grande fierté de porter les couleurs du FC Nantes"

Jérôme Penisson

Comment le FC Nantes met en lumière cette section ?

"Le club met en lumière notre section par le biais de son site officiel. Nos résultats figurent aux côtés des professionnels, des féminines et des jeunes. Aussi, nous jouons avec les couleurs et le nom du club".

En dehors des jeunes, est-ce que les pros et les féminines du FC Nantes l'ont été également ?

"Les pros jamais. Les féminines pas encore, mais cela pourrait se faire. Nous avions sensibilisé les jeunes, car cela était plus simple au niveau emploi du temps. Personnellement, j'avais fait cette sensibilisation à Reims, Sedan ou encore Troyes. Je sais que Bordeaux a déjà fait ce genre d'initiative et Lille également. Ce n'est pas encore le cas à Nantes chez les pros, mais cela pourrait venir rapidement, je pense".

Il y a actuellement seulement 4 clubs pros avec Toulouse, Le Havre, aimeriez-vous que davantage de clubs s'engagent ?

"Le premier club qui a fait cette démarche fut le Havre. C'était il y a plus de 20 ans et la section existe toujours. Depuis, Lens et Toulouse ont aussi fait cette démarche, il y a quelques années. Ce serait sans doute mieux que tous les clubs le fassent, mais ce serait compliqué. Je pense qu'il faut le faire au cas par cas".

Vous qui êtes en équipe de France, savez-vous si d'autres clubs professionnels en Europe ou autre ont fait cette démarche par rapport au Cécifoot ?

"Oui, en Belgique, il y a 3 clubs qui sont sous les couleurs de clubs professionnels (Charleroi, Standard de Liège, Anderlecht). En Italie, il me semble que Crema qui est en Série D (4e division) possède une section Cécifoot. En Turquie, j'ai déjà joué contre le club de Bursasport. Enfin, en Allemagne, Stuttgart, Dortmund, Sankt Pauli ont une section Cécifoot. Cela dépend des pays. Les pays d'Amérique du Sud comme l'Argentine et le Brésil ont également des clubs de Cécifoot sous la tutelle de clubs professionnels. En revanche, en Angleterre et l'Espagne, il n'y en a pas".

Comment se passe le championnat avec votre formation ?

"Actuellement, nous sommes dans la poule Sud avec la 4e place au classement sur 5 équipes. Nous sommes à notre place. Des équipes plus fortes que nous sont devants au classement. Notre classement est logique. Il y a également une poule Nord qui compte 6 équipes avec un championnat qui compte donc 11 formations".