Comment êtes-vous de venu président du Bondy Cécifoot club ?
"Samir Gassama, mon directeur sportif, était entraineur d'un club de Cecifoot et voulait me montrer le football pour les aveugles. Au début, je n'y croyais pas trop. Je me suis déplacé et j'ai vu ce football que je n'aurais jamais imaginé. J'ai été bluffé pour dire vrai. De voir des non-voyants jouer au football avec un haut niveau "
" Le temps est passé puis Samir est passé sélectionneur de l'équipe de France de Cecifoot. C'est une personne très connue dans le futsal et dans le Cecifoot. Sa particularité, c'est d'entrainer des non-voyants comme des valides. Il y a une volonté des déficients visuels d'être considérés comme des sportifs et pas comme des personnes handicapées. Un jour Samir cherchait un lieu pour s'entrainer avec l'équipe de France et a proposé Bondy. Nous avons fait venir l'équipe de France pour la préparation aux championnats d'Europe en Allemagne. J'ai proposé l'idée à Sylvine Thomassin, la maire de l'époque. Elle a dit que ce serait une opportunité et pourquoi ne pas changer le regard des Bondynois sur cette discipline. Nous avons accueilli 3 jours l'équipe de France "
"J'ai dit à Samir, on aura un club de Cecifoot, un jour, à Bondy. On est parti de rien avec 4 ou 5 joueurs. Nous avons monté cette structure qui au bout de 3 ans compte plus de 70 licenciés. Dès le départ, je suis devenu président. Je m'occupe des relations partenaires (mairie, département, région). Nous sommes une bande de copains "
Comment se compose votre club de Bondy ?
"Nous avons une catégorie B1 avec 2 joueurs qui font les Jeux Paralympiques. Nous avons ouvert une section malvoyante B2/B3 où nous avons une vingtaine de joueurs. Mais nous avons créé aussi il y a deux ans une section féminine futsal valide. Nous sommes le seul club en France à compter des non-voyants, des mal-voyants, une équipe futsal féminine valide. En 2021, nous avons ouvert une section masculine futsal valide"
Comment Jonathan Ikoné est devenu parrain du club de Bondy ?
"Nous l'avons rencontré par des connaissances, de grands sportifs. C'était une évidence pour nous d'avoir comme parrain, un joueur qui a joué à Bondy et qui soit fier de porter les couleurs de notre club. Nous ne sommes pas un club comme les autres. Quand nous avons rencontré Jonathan, spontanément il a accepté de devenir le parrain. Il a participé à toutes nos manifestations de notre club. Il était évident qu'un bondynois soit parrain du club "
Qu'attendez-vous de votre parrain ?
"J'attends de Jonathan qu'il nous fasse partager son expérience professionnelle. C'est toujours agréable de partager une histoire. Jonathan a grandi et joué à Bondy et par la suite devenu un joueur professionnel. Je trouve que les joueurs professionnels devraient davantage s'engager. Le handisport, ce n'est pas le même monde que le sport valide et encore plus dans le football. Quand on voit les moyens du football professionnel et le peu de moyens que possède le Cecifoot, les joueurs devraient s'engager. Le prix d'un ballon pour le Cecifoot n'est pas négligeable. Non pas comme porte-monnaie. Notre parrain, on ne veut pas son argent, nous voulons un parrain de cœur et donner du temps. Partager avec nous quelque chose que les joueurs ne connaissent pas. J'encourage tous les joueurs professionnels à venir découvrir ce qu'ils ne connaissent pas. Ils en sortiront encore meilleurs."