Le rôle d'un arbitre n'est jamais simple, de surcroît lors d'une compétition telle que la CDM. Les hommes en noir auront été sous le feu des projecteurs, sous le feu des critiques, aussi, durant près d'un mois. Dès lors, quel bilan tirer de leur autorité au Qatar ? Entre manque de sévérité, grande pédagogie et utilisation de la VAR, les avis divergent, forcément.

Une finale à l'image de la CDM ?

Curieux paradoxe. Dimanche dernier, lors de la finale de Coupe du monde 2022 entre la France et l'Argentine, 26 fautes ont été sifflées à l'encontre des Argentins. Avec 5 cartons jaunes à la clé. C'est beaucoup, diront certains. C'est peu, souffleront d'autres, au regard de l'antijeu à gogo dont a fait preuve l'Albiceleste durant la seconde partie du match, notamment. Certains joueurs auront fait office de miraculés, avec un manque de fairplay évident, hélas trop rarement réprimandé par Monsieur Marciniak, l'arbitre polonais de cette finale. Un arbitre qui n'a pas fait l'unanimité, ni d'un côté, ni de l'autre. Plusieurs médias l'ayant trouvé "impeccable", d'autres "catastrophique". Les consignes données avant ce Mondial ont vraisemblablement changé la donne.

Kylian Mbappé lors de la demi-finale de CDM face au Maroc (Icon Sport)
Kylian Mbappé lors de la demi-finale de CDM face au Maroc (Icon Sport)

En effet, seulement 4 cartons rouges ont été sortis sur l'ensemble de la compétition, comme en 2018. On est bien loin des 28 rouges brandis en Allemagne en 2006. En revanche, pas moins de 23 penalties ont été sifflés. C'est beaucoup, mais moins qu'en 2018 en Russie (29). Si l'on excepte un Pays-Bas - Argentine digne d'un match de boxe en quart de finale (48 fautes, 14 cartons jaunes au total), la clémence aura été le maître-mot de ce tournoi planétaire. De même que la discrétion souhaitée de la VAR. Ce qui contraste fortement avec le début de saison de Ligue 1 comme de Ligue 2. Alors, à qui la faute ?

Le parallèle avec la Ligue 1 fait parler

Car en France, après 15 journées de Ligue 1, 57 cartons jaunes et... 546 cartons jaunes (3,64 par match) ont été dégainés. Pour un total moyen proche des 25 fautes par rencontre. Avant le Mondial, les arbitres français étaient pointés du doigt pour leur grande sévérité. Nul doute qu'après cette Coupe du monde au Qatar, le contraste est saisissant. Reste à savoir qui est dans le vrai. En Ligue 2, on est carrément à 0,4 carton rouge et 4,4 jaunes par match en moyenne. C'est beaucoup.

A contrario, au Qatar, bon nombre de situations auraient sûrement mérité davantage de fermeté, voire un appel de la VAR pour que l'arbitre central se forge sa propre opinion. Cela n'aura été que trop rarement le cas. Une fois encore, cette discrétion fait le bonheur de plusieurs observateurs. Mais a pu, aussi, dérouter le fan de ballon rond. Désormais, reste à savoir les hommes en noir de l'Hexagone resteront campés sur leurs positions ou s'ils s'inspireront des dernières tendances pour lever le pied. Prochain élément de réponse dès le 26 décembre avec la reprise de la L2.