À quelques heures d'un match historique entre la France et le Maroc, intéressons-nous précisément aux statistiques de l'équipe du Maroc depuis le début de la Coupe du monde. Oui, l'équipe de Regragui est une équipe défensive, mais qui défend intelligemment.

Le Maroc subit la possession, mais se fait très peu peur

Les supporters des équipes éliminés par le Maroc n'ont pas toutes été très fair-play suite à leur défaite. Le milieu de terrain (transformé en cette Coupe du monde en défenseur central) espagnol Rodri regrettait le jeu marocain suite à l'élimination de sa nation en huitièmes de finale. « Sans leur manquer de respect, le Maroc n’a absolument rien proposé Dans le jeu, ils n’ont rien fait. Ils ont simplement attendu les contres » Voilà comment Rodri analysait le match au sortir de la rencontre. Au-delà du fait que ce genre de remarques n'a aucun sens, l'important étant de gagner, elle met en emphase le fait que Rodri n'analyse le jeu que par le prisme du jeu espagnol : oui, le Maroc défend, mais le Maroc défend bien.

Avec 32,4 % de possession moyenne depuis le début de la compétition, le Maroc est la deuxième équipe ayant le moins eu le ballon après le Costa Rica. Au-delà du fait qu'un tel chiffre est logique après avoir affronté l'Espagne et la Belgique, champions de la possession, on remarque surtout que le Maroc arrive à rendre cette possession stérile. En ne concédant, en moyenne, que 8,5 tirs par match, le Maroc est la huitième équipe de la compétition sur le sujet (et la seule du TOP 12 à ne pas avoir une possession de balle supérieure à 50 %).

Un bloc bas, mais un bloc qui se débat

En plus d'ainsi réussir à garder ses adversaires stériles, les joueurs marocains font preuve de solidarité et surtout d'efficacité dans leurs gestes défensifs. L'équipe de Walid Regragui est la troisième de la compétition pour ce qui sont des tacles réussis par match (19,6 tacles réussis par match, à égalité avec... La France). Encore plus impressionnant, Le Maroc est la deuxième nation tournoi en termes de tacles permettant de récupérer la possession de balle par 90 minutes (derrière la Tunisie, 11,9 contre 12).

Le Maroc a également prouvé être une équipe capable de bien utiliser le ballon à sa récupération. Ouhani, Amrabat ont, entre autre, prouvé, leur aisance balle au pied même face à la pression adverse. De plus, le Maroc peut compter sur le jeu de tête et de corps de son attaquant En-Nesyri. En effet, depuis le début de la Coupe du monde, 19,2 % des passes marocaines ont été des passes longues (passes de plus de 30 mètres), contre seulement 13,5 % pour la France. Une vraie opposition de style.

Des individualités qui se démarquent

En plus de son bloc solide et impressionnant tactiquement, l'équipe du Maroc peut compter sur quelques individualités au niveau mondial au Qatar. En termes de tacles réussis par match, Achraf Hakimi et Sofyan Amrabat sont dans le TOP 8 du tournoi. Même chose pour le nombre de tacles permettant de récupérer la possession par 90 minutes. Hakimi est d'ailleurs deuxième de ce classement, loin derrière l'intouchable Konaté (respectivement 3,8 et 5,9).

Pour ce qui est de la création offensive, les Marocains se sont montrés particulièrement efficaces. Ils ont marqué 0,5 but qu'attendus, mais cela reste moins efficace que les Bleus auteurs de 11 buts pour un Expected Goal de 9,5 (+1,5). Pour ce qui sont des statistiques individuelles, Sofiane Boufal impressionne. Il est le sixième joueur de la Coupe du monde en termes de dribbles réussis par match. Devancé, entre autres, par Kylian Mbappé et Jamal Musiala, Boufal touche néanmoins en moyenne 50 % de ballons en moins que l'attaquant français.

Une chose est certaine, la demi-finale de la France face au Maroc ne sera pas une partie de plaisir. Si, bien entendu, un match d'une telle importance ne peut être pris à la légère par les Bleus, il faudra garder en tête que si le Maroc est arrivé si loin, ce n'est pas dû au hasard ni à la chance. Le Maroc défend très bien et sait parfaitement se servir des rares occasions laissées par les adversaires.