L'Espagne avait pourtant fait le plus dur

Première du groupe E au coup d'envoi de son dernier match avec 4 points, l'Espagne avait de quoi voir venir avant d'affronter le Japon. Un match nul suffisait aux hommes de Luis Enrique pour obtenir leur billet pour les huitièmes de finale de cette Coupe du monde. Après une large victoire contre le Costa Rica et un match nul face à l'Allemagne, les Espagnols étaient en très bonne posture pour finir le travail.

Luis Enrique, le sélectionneur de l'Espagne, aux côtés de Ferran Torres. (Icon Sport)
Luis Enrique, le sélectionneur de l'Espagne, aux côtés de Ferran Torres. (Icon Sport)

Et il faut dire que les premières minutes, pour ne pas dire la première mi-temps, ne laissaient peu de place au doute. Au bout de 12 minutes de jeu, la Roja était déjà devant au score grâce à un coup de tête d'Alvaro Morata sur un service de César Azpilicueta. Les Espagnols ont ensuite confisqué le ballon à des Japonais totalement inoffensifs et apathiques. Une véritable passe à dix, sans rythme, mais aussi sans réelles actions pour l'Espagne. En 30 minutes, la Roja avait déjà réalisé 400 passes, pour une possession de balle de 80%.

La Roja l'a bien cherché

Mais les entrées de Ritsu Doan et de Kaoru Mitoma ont eu le mérite de donner un certain élan au Japon. Et dès le début de la deuxième période, les Japonais sont revenus au score, grâce à une relance hasardeuse d'Unai Simon et un mauvais contrôle d'Alejandro Balde. Le joueur de Fribourg a ensuite décoché une jolie frappe, profitant d'une main pas assez ferme du gardien de Bilbao. Résultat des courses, sans vraiment rien faire, le Japon était de nouveau à égalité. Et les Samouraïs ont logiquement continué d'appuyer là où cela faisait mal. En pressant des Espagnols amorphes, les joueurs de Hajime Moriyasu ont inscrit un deuxième but grâce à Tanaka.

Et si l'on met de côté la polémique autour du but marqué par les Japonais, on peut en revanche dire que les Espagnols ont tendu le bâton pour se faire battre. Un vent de panique a alors soufflé du côté des Ibériques, éliminés quelques instants lorsque dans le même temps, le Costa Rica passait devant l'Allemagne. À vouloir défendre avec le ballon, l'Espagne s'est endormie et en a oublié d'attaquer. La Roja a redonné espoir à des Japonais sans solution pendant près de 45 minutes. Une fois de plus - qui aurait pu être celle de trop - les Espagnols ont trop voulu jouer, quitte à sous-estimer l'adversaire. Et le penser incapable de revenir au score.

La colère noire de Luis Enrique

Une situation plus qu'inespérée et qui a obligé le sélectionneur espagnol à procéder à des changements rapides. Étonnant, cependant, de voir sortir Alvaro Morata quand la Roja avait plus que jamais besoin de marquer. Mais au sortir de la rencontre, Luis Enrique a confié qu'il n'était pas du tout au courant de l'élimination momentanée de l'Espagne. Ce qui n'a pas empêché l'ancien coach du FC Barcelone de montrer toute sa colère à son équipe après la rencontre. Selon Relevo, l'entraîneur espagnol n'était pas satisfait de l'attitude de ses joueurs.

L'histoire se terminera finalement bien pour la Roja, qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Elle affrontera le Maroc (mardi à 16h), mais devra faire bien plus pour espérer voir les quarts de finale. Une statistique, pour finir, qui sème tout de même le doute sur le niveau réel de l'Espagne depuis des années : depuis 2010 et son sacre, la Roja n'a gagné qu'à trois reprises en Coupe du monde. Les hommes de Luis Enrique devront remédier à cela s'ils veulent, eux aussi, ramener la coupe à la maison.