Lundi 19 avril. Douze clubs européens (Real Madrid, FC Barcelone, Atlético de Madrid, Juventus, AC Milan, Inter Milan, Chelsea, Manchester City, Manchester United, Liverpool, Tottenham, Arsenal) annonçaient la création de la Super League européenne. Véritable serpent de mer, cette compétition "élitiste" devait voir le jour rapidement. Le principe : une ligue quasi-fermée entre "gros bonnets", dont les principes méprisaient les clubs plus "petits", le mérite sportif et la culture européenne du sport selon ses détracteurs.
Pour Agnelli, la Super League est "un cri d'alarme"
Devant la gronde des supporters et les menaces brandies par les instances du football, neuf clubs quittaient finalement le projet. Les 3 réfractaires ? le Real Madrid, le FC Barcelone et la Juventus. Depuis, Andrea Agnelli, le président du club italien, n’a eu de cesse de continuer à défendre le bien-fondé d’une telle compétition. Ce vendredi 4 juin, alors qu’il faisait face à la presse lors d’une conférence de départ de Fabio Paratici, coordinateur technique du club annoncé à Tottenham, le dirigeant turinois s’est encore une fois exprimé, évoquant son engagement "pendant de nombreuses années à changer les compétitions européennes de l'intérieur ". Il a ainsi dépeint aussi la Super League comme une évolution obligée face à un système à bout de souffle :
"Nous avons essayé de changer car il y avait beaucoup de problèmes avant même la Covid-19. La Super League était un cri d'alarme, pas une tentative de coup d'État, pour un système qui se dirige vers l'insolvabilité."
Andréa Agnelli en conférence de presse
Agnelli vs Ceferin, nouvel épisode
Dans son allocution, Andrea Agnelli n’a aussi pas manqué de glisser un nouveau tacle à l’UEFA. Et à son président Aleksander Ceferin, sans le nommer.
"L’accord des fondateurs de la Super League était lié à l'approbation de la compétition par l'UEFA, qui s'est immédiatement braquée avec des termes offensifs, menaçant de représailles trois clubs qui ont refusé de se plier à l'UEFA elle-même. Connaissant tout le monde à l'UEFA, je sais que tout le monde ne pense pas la même chose. Les recours en justice ne changent pas ce qu'est notre objectif, qui est un dialogue avec l'UEFA pour changer le football".
Andrea Agnelli en conférence de presse
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Enfin, le président bianconero, qui a récemment nommé Massimiliano Allegri à la tête de son équipe, a également laissé entendre que le projet n’avait connu qu’un contre-temps, supposant qu’il pourrait très vite revenir sur la table :
"Tous les investisseurs du football disent qu'il faut changer de modèle, les clubs qui apportent des solutions sont accusés et diabolisés. La Juve, le Real Madrid et le FC Barcelone veulent un changement pour le meilleur des compétitions. Nous sommes soutenus par de nombreuses personnes".
Andréa Agnelli en conférence de presse
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Vers une exclusion de la Ligue des Champions ?
Sept semaines après la folie Super League, les conséquences réelles sont encore inconnues. Alors qu'Agnelli a déjà lâché sa position à l’Association Européenne des Clubs (ECA), l’UEFA a récemment ouvert une enquête disciplinaire. Celle-ci vise les 2 clubs espagnols et le club turinois. Selon les rumeurs, elle pourrait déboucher sur une exclusion pure et simple des trois géants de la prochaine édition de la Ligue des Champions. Les trois équipes ont, quant à elles, sollicité la justice européenne, qui s'est saisie du dossier.
Dans une interview publiée cette semaine dans So Foot, Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, a en tout cas une nouvelle fois exprimé tout son ressentiment envers les instigateurs d’un projet qu’il combat. Et le Slovène a bien pris le soin d'isoler son ancien grand ami Agnelli des autres dirigeants du football :
"Dans cette affaire, on peut classer les protagonistes en trois catégories. Je mets Andrea Agnelli dans la première. Là, c'est personnel. À mes yeux, cet homme n'existe plus. Je pensais que nous étions amis. Il m'a menti droit dans les yeux jusqu'à la dernière minute du dernier jour, en m'assurant qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Alors que la veille, il avait déjà signé tous les documents nécessaires au lancement de la Superligue. Dans la deuxième, je place un groupe de dirigeants que j'estimais assez proches de moi. Je regrette qu'ils ne m'aient pas dit à l'avance ce qu'ils prévoyaient de faire. Enfin, dans la dernière, il y a ceux avec qui je n'avais pas de contacts privilégiés. Je ne les blâme pas, mais ils devront eux aussi subir les conséquences de leurs actes."
Aleksander Ceferin dans SoFoot
On n'est pas près de voir le bout de cette histoire...