Chez les Messieurs, le Stade Brestois réalise une saison exceptionnelle. Actuellement troisièmes de Ligue 1, les hommes d'Eric Roy peuvent rêver de Ligue des champions. Cependant, la section féminine, en D3, ne peut pas en dire autant. En effet, dans un communiqué publié par le site spécialisé Footeuses, l'équipe a pointé du doigt le manque de considération du club, ainsi que les conditions très difficiles dans lesquelles elles vivent.

L'équipe féminine de Brest passe à l'attaque

À Brest, une équipe peut en cacher une autre. Et le succès peut camoufler bien des choses. Mais ce mercredi 24 avril 2024, l'équipe féminine a tapé du poing sur la table et a décidé de dénoncer les conditions déplorables dans lesquelles elles travaillent au quotidien. Les joueuses, qui évoluent en D3, pointent du doigt le manque total de considération de la direction brestoise, des retards de payements et des logements insalubres. "Le montant des salaires prévus sur les contrats n'est pas respecté sur les fiches de paie. Des retraits 'frais divers' sont réalisés. Les primes de matches prévues en début de saison pour l'intégralité du groupe D3 diffèrent d'une joueuse à l'autre" explique-t-on dans le communiqué.

"Certains contrats ont été signés cinq mois après l’arrivée des filles au club. Elles ont dû subvenir à leurs besoins, loin de leur famille, sans le moindre revenu. Lors de la signature de leur contrat, cinq mois après, le montant était inférieur à ce qui a été dit à leur arrivée. L’ensemble du staff s’est cotisé pour les aider financièrement", poursuivent-elles avant d'évoquer les conditions de vie.

"Six de nos joueuses sont logées en colocation dans un F3 insalubre : présence de moisissure sur l'intégralité des murs et absence de chauffage. N'ayant pas assez de lits, une joueuse est contrainte de dormir sur le canapé depuis le début de saison. Lors de leurs signatures, il a été prévu que ces filles soient logées à titre gracieux. Aucun bail de colocation n'a été signé. Soudainement, depuis quelques mois, elles se sont vu retirer un loyer sur leurs fiches de paie, sans qu'aucun avenant ni accord ne soit signé."

Communiqué des joueuses de la section féminine du Stade Brestois

Une grève à venir ?

De plus, les joueuses du Stade Brestois dénoncent des conditions de déplacements "déplorables et défavorables à la pratique du sport de haut niveau." Elles dénoncent aussi l'impossibilité de se restaurer dans les hôtels, alors que certains déplacements sont "à la charge des joueuses."

"Nous avons toujours été professionnelles en donnant le meilleur de nous-mêmes sur le terrain sans jamais rien laisser paraître. Malgré nos nombreuses sollicitations en interne afin de faire changer les choses ; on nous ment en nous laissant espérer. Mais les semaines passant, notre situation extra-sportive devient insupportable. Cela ne peut plus durer ainsi ! Elle impacte nos performances individuelles et collectives ; notre bien-être physique et mental. Elle met en danger l’intégrité physique des joueuses et du staff" ont-elles ajouté. Elles ont aussi affirmé que l'entraîneure des gardiennes avait démissionné pour "préserver sa santé mentale". Une situation insoutenable qui fait déjà beaucoup de bruit.