En qualité de président de la Liga, Javier Tebas est rarement le dernier à partir au front pour défendre les intérêts de son championnat. À l'occasion du Thinking Football Summit qui s'est tenu Portugal, le dirigeant a dressé une analyse tranchante sur l'émergence rapide de la Saudi Pro League.
Intouchable Europe
Alors que la tendance est plutôt à l'inquiétude en Europe face à l'incroyable mercato réalisé par le championnat saoudien, Javier Tebas a pris le contre-pied. Pour lui, le vieux continent peut dormir sur ses deux oreilles. Aucune place dans le monde n'est en mesure de lutter avec des entités aussi établies. "L'Europe est la plus grande zone de l'industrie du football au monde. Ce n'est pas un hasard. Ce sont des clubs vieux de plusieurs siècles, des compétitions qui durent depuis des décennies, et les clubs et les compétitions sont plus importants que les joueurs." En d'autres termes, un recrutement XXL ne remplacera jamais une histoire.
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La Saudi Pro League est encore loin
Toujours plus critique de cette nouvelle place du football qui a su attirer du beau monde, Tebas n'a pas hésité à adopter un discours acerbe pour renvoyer la Saudi Pro League dans les cordes. "Quel est le nom du club où joue Benzema ? 'Al... je ne sais pas quoi' répondront tout le monde. Mais on ne sait pas. Il est donc impossible d'avancer ainsi. S'ils veulent grandir, ils devront travailler dur sur les marques de leurs clubs, les marques de leurs compétitions."
Pour donner plus de poids à son argumentaire, le président de la ligue espagnole s'est aussi appuyé sur des chiffres. Encore une fois, en dehors des dépenses, le football saoudien est loin de regarder l'Europe dans les yeux. "La Liga compte plus de 200 millions de followers sur les réseaux sociaux, la Ligue saoudienne en compte 5 millions. Pour atteindre 200, elle doit travailler dur. Au niveau des droits audiovisuels, aux États-Unis, on ne voit pas la Ligue Saoudienne, en Afrique, on ne voit pas la Ligue Saoudienne." La dernière banderille est la plus perçante : "En Espagne, la Ligue Saoudienne a été vendue, avec Ronaldo, Benzema et tout ça, pour une somme fantastique de 60 000 euros."
Tebas rassure
En conclusion, Tebas s'est voulu très positif pour la pérennité du football européen. "La menace de la Ligue saoudienne est encore très loin de nous inquiéter. Nous ne sommes pas dans une situation dans laquelle nous pouvons dire que la majorité des risques du football européen se trouve actuellement en Arabie Saoudite. Nous devons être attentifs, nous verrons comment tout évolue, mais je crois que le chemin parcouru n'est pas adéquat pour tenter d'être une grande compétition."
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Toujours maître dans son art de la maîtrise du contre-pied, Tebas s'est même dit "reconnaissant" de ce qu'a fait la Saudi Pro League en injectant de l'argent en Europe pour ses transferts. Sur ce point, il estime que l'économie des clubs européens a tiré de nombreux bénéfices.