L'équipe de France d'Hervé Renard s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde en terminant à la première place du groupe F, devant la Jamaïque. Et dans un entretien à L'Équipe, le sélectionneur des Bleues est revenu sur les trois premiers matches des siennes, avant de regarder vers l'avant, vers le huitième de finale surprise contre le Maroc.
Renard veut respecter le football
Le Canada, champion olympique en titre, a pris la porte. Idem pour le Brésil et l'Allemagne. Les États-Unis, championnes du monde en titre, étaient à un poteau d'être éliminées. Hervé Renard le sait mieux que quiconque, seule la vérité du terrain compte. Et alors que l'on attendait l'Allemagne face aux Bleues en huitièmes de finale, ce sera finalement le Maroc, auteur d'un exploit XXL pour sa première participation à une Coupe du monde.
"Il faut toujours respecter le football. On voit que le Canada, le Brésil, l'Allemagne ne sont plus là, les États-Unis auraient pu être éliminés sans un poteau dans le temps additionnel. Le foot féminin a évolué, et il faut faire attention à tout le monde dans cette Coupe du monde", a déclaré le coach de l'équipe de France, "heureux" de voir les Marocaines se qualifier, lui qui a été le coach des Lions de l'Atlas chez les messieurs durant quatre ans.
Si l'équipe de France fait évidemment officie de grandissime favorite avant d'affronter le Maroc, Renard connaît la particularité des affrontements entre ces deux nations. "Ils n'ont plus rien à perdre, tout ce qui peut arriver, c'est du bonus. La France représente quelque chose de particulier pour le Maroc, donc c'est simple : elles veulent nous faire tomber. Sortir d'un groupe en éliminant l'Allemagne, c'est la magie du football" a prévenu le coach français.
"Une compétition magnifique"
Hervé Renard a misé sur l'expérience de certaines cadres, comme Eugénie Le Sommer ou Wendie Renard, mais aussi la fraîcheur et l'insouciance d'autres joueuses, à l'image de Vicki Becho. Pour autant, il affirme que certaines ne sont "pas prêtes pour certaines émotions à ce niveau". Mises en difficulté contre la Jamaïque, les Bleues ont finalement renversé la tendance contre le Brésil, avant de finir le travail contre le Panama. "On se dit que le match contre le Brésil a été la clé. Et si la Jamaïque est capable de rééditer ses performances contre la France et le Brésil, c'est tout sauf un hasard. On peut se réjouir, parce que quand le niveau se resserre, ça donne une compétition magnifique. Pour nous, le devoir c'est d'y rester le plus longtemps possible" a-t-il ajouté.
Renard et sa causerie
L'équipe de France a battu le Brésil dans un stade acquis à la cause de la Seleçao. Mais ce qui a interpelé, c'est la causerie d'avant-match d'Hervé Renard. Une causerie critiquée par certains. Ce qui n'émeut pas tant que cela le sélectionneur des Bleues, qui se justifie. "Je leur ai posé la question, si jamais je n'étais pas dans la bonne direction, elles me le diraient. Il y a dans cette équipe des caractères forts, elles ne se gêneraient pas pour me le faire savoir. Mon personnage, on l'aime, on ne l'aime pas. Parfois, ça peut desservir d'être un peu trop cash mais je suis comme ça. Je ne sais pas cacher mes sentiments. L'important, c'est que cela contente les joueuses" a déclaré le Français, affirmant que la vidéo n'aurait pas été publiée en cas de défaite de son équipe.