Pour Wenger, « le monde du football a une résistance au changement »

Depuis le 13 novembre 2019, Arsène Wenger est le directeur du développement du football mondial à la FIFA. Et dans le cadre de cette mission, il a proposé, avec Gianni Infantino, de modifier le calendrier des compétitions internationales. L’objectif est d’organiser, à court terme, une Coupe du monde tous les deux ans. Un projet qu’il a défendu, à nouveau, au micro des journalistes lors d’un match caritatif organisé au Stade Louis-II à Monaco.

« C'est le monde du football qui va décider. On m'a demandé d'organiser le calendrier international, mais il faut savoir que jusqu'en 2028, et même pratiquement jusqu'en 2030, rien ne va changer, car la Coupe du monde 2026 et l'Euro 2028 sont déjà programmés. Les Fédérations nationales décideront pour après. » Si le changement doit avoir lieu, cela ne se fera pas avant 2030, selon Wenger.

« Je propose un arrangement du calendrier pour qu'il y ait moins de points de frictions entre les clubs et les équipes nationales, en regroupant les matches de qualification et en organisant les grandes compétitions en fin de saison. On a tous été élevés dans ce système avec des cycles de quatre ans. Le monde du football est généralement résistant au changement et c'est vrai que notre projet chamboule tout le calendrier. » Très pédagogue, Arsène Wenger tente le tout pour le tout en expliquant avec clarté les raisons de cette décision. 

« On verra, ça va se décider avant 2024 »

Si officiellement, la première Coupe du monde dans le cadre d’une nouvelle biennalité aurait lieu à partir de 2030, la décision pourrait être prise bien avant. Selon Arsène Wenger, la nouvelle génération d’observateurs du football ne le consomme plus comme avant. 

« Mais si vous regardez la jeune génération, les jeunes entre 10 et 18 ans, ils n'ont pas la même perception du temps ni la même demande d’événements, estime l’ancien manager principal d’Arsenal. Je pense qu'aujourd'hui, il faut nourrir les gens avec des événements importants en permanence, parce qu'ils sont habitués à cela. On verra, ça va se décider avant 2024. » 

Arsène Wenger a laissé entendre que l'analyse des hors-jeu pourrait être automatisée dès la Coupe du monde 2022 (iconsport)
Arsène Wenger a laissé entendre que l'analyse des hors-jeu pourrait être automatisée dès la Coupe du monde 2022 (iconsport)

Nul doute que ce bouleversement pourrait continuer à faire parler de lui. Alors qu’un certain nombre d’acteurs du football ont déjà pris position contre la Coupe du monde tous les deux ans, Arsène Wenger n’en démord pas de son côté. C’était par exemple le cas de Kylian Mbappé, qui avait déclaré lors d’une cérémonie de remise de prix à Dubaï fin décembre. « La Coupe du monde est un événement spécial, car elle a lieu tous les quatre ans. La jouer tous les deux ans rendrait cette compétition normale, ce qui ne doit pas être le cas. » Plus qu’à espérer que le monde du football n’éclate pas et que, dans le cas où le nouveau calendrier passerait, l’état de santé des joueurs soit préservé.