Le FC Girondins de Bordeaux est un club malade. Sportivement, plus rien ne va. L'été qui a suivi la descente du club en Ligue 2 aurait pu le mener bien plus bas dans les sphères du football français. Après pirouettes et appels, Bordeaux s'en sortait et glanait finalement son ticket pour l'anti-chambre de la Ligue 1. Qui dit été mouvementé dit, dans le cas des Marine et Blanc, mercato compliqué. En conséquence, la direction, sous la houlette de Gérard Lopez et son acolyte Admar Lopes, levait l'option d'achat de Danylo Ignatenko, accueillait Zuriko Davitashvili et Clément Michelin en prêt et s'offrait Yoann Barbet et Vital N'Simba gratuitement. David Guion a donc dû constituer avec des jeunes pleins de bonne volonté pour constituer un groupe solide. Et à la grande surprise, les Girondins de Bordeaux s'en sortaient... ou presque.

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Albert Riera, l'entraineur exigeant des Girondins de Bordeaux (Icon Sport)

Deuxième lors de la phase aller de la saison 2022/2023, deuxième lors de la phase retour, Bordeaux finit par occuper la troisième place du classement de Ligue 2 derrière Le Havre, champion et Metz son dauphin. La terrible défaite à Annecy lors de la 37e journée a fini de sceller le sort du club au scapulaire, avant que ce dernier ne s'effondre à domicile face à Rodez au cours d'une partie lunaire conclue par l'intrusion d'un supporter sur le terrain. Plusieurs mois après la fin de la saison, Bordeaux végète en Ligue 2 et n'est pas sur les bons rails pour la montée. Diabaté33, influenceur de la sphère bordelaise, a répondu à nos questions concernant ce début de saison délicat.

Diabaté33, est-ce que tu es rassuré après la victoire à domicile des Girondins face à Annecy et la qualification in extremis face au Canet Roussillon FC en Coupe de France ?

"Rassuré par la victoire face à Annecy ? Oui ! Il fallait impérativement stopper cette série de sept matchs sans victoire. C’était aussi important de regagner à domicile. Cela va permettre au groupe de travailler avec plus de confiance pour enchainer les bons résultats jusqu’à la trêve et se replacer au classement, on l’espère. Pour le match de Coupe de France, la qualification reste le plus important. Le coach souhaitait voir à l’œuvre où relancer certains joueurs lors de ce match de coupe. Beaucoup de changement par rapport au onze qui a démarré contre Annecy. Une première mi-temps ratée mais une deuxième mi-temps de meilleure facture qui aurait dû nous permettre de l’emporter dans le jeu. Ça n’a pas été le cas mais heureusement la séance de penalty nous a été favorable", explique-t-il.

Avant de revenir sur les points perdus par certains joueurs qui n'ont pas vraiment brillé face à un club de 5e division. "C’est bon pour la confiance du groupe même si je pense que certains joueurs alignés ont perdu du crédit auprès du coach, car c’était le moment de se montrer, à l’image de Badji, Weissbeck ou Sissokho par exemple. Place maintenant au match face au Paris FC (samedi 25/11 à 19h, ndlr) qui sera l’occasion de lancer une véritable série."

Concernant Albert Riera, pourquoi la direction n'a pas choisi de le prendre dès l'intersaison ? Le mercato était pourtant le premier témoin d'une volonté de jouer un football offensif et possessif, ce qui n'était pas forcément la réalité tactique de David Guion.

"La prolongation de David Guion était surtout dans une logique de continuité. On a terminé si proche du but la saison dernière que la direction a estimé qu’il était préférable de garder le coach et de renforcer l’équipe au mercato. Des joueurs comme Jérémy Livolant et Gaëtan Weissbeck étaient souhaités par David Guion justement."

Que penses-tu des quatre premières rencontres de championnat d'Albert Riera ?

"On voit des choses se mettre en place, même si pour le moment, il n’y a qu’une victoire en quatre matchs. En tout cas les joueurs ont l’air totalement réceptifs à son discours et à sa manière de fonctionner donc c’est positif pour la suite."

Bordeaux est actuellement 16ᵉ de Ligue 2, une place que personne n'attendait. Est-ce que tu crois quand même que l'effectif est meilleur que la saison dernière ?

"Honnêtement, j’en suis persuadé. Même si on a perdu de vrais bons joueurs comme (Dilane) Bakwa, (Junior) Mwanga et (Josh) Maja qui étaient des titulaires indiscutables la saison dernière, on a su garder notre défense. (Clément) Michelin se révèle en ce début de saison, on a récupéré un super joueur au milieu comme Pedro Diaz, des pointures de L2 comme Livolant et Weissbeck, et devant (Zan) Vipotnik qui va monter en puissance. Sans oublier (Alberth) Elis qui est revenu avec de bonnes intentions. C’était clairement inattendu que cette équipe se retrouve à cette place après 14 matchs, mais j’ai quand même espoir que le rodage se termine, que les joueurs retrouvent leur véritable niveau et qu’on termine bien l’année avant d’attaquer une remontada en 2024. Il le faut."

Le respect des supporters envers Admar Lopes est au point mort pour ne pas dire plus. Est-ce que sa position se fragilise en parallèle vis-à-vis de Gérard Lopez ?

"Je comprends tout à fait que les supporters se posent des questions sur Admar Lopes car les résultats sont clairement mitigés. Sa première saison chez nous, nous sommes descendus. Et la saison dernière, nous perdons la montée pour un point. Malgré ça, tout n’est pas noir ou blanc. Je pense que cette saison sera déterminante pour lui. Il va certainement finir la saison et on pourra faire un bilan à la fin de celle-ci. Pour le moment, elle a mal démarré, mais elle n’est pas encore finie."

Les supporters comme les partenaires des Girondins appellent de plus en plus expressément à la nomination d'un président délégué. Gérard Lopez avait de son côté affirmé en conférence de presse qu'il ne voyait pas l'intérêt de déléguer une partie de ses tâches. N'est-ce vraiment pas dans les tuyaux ?

"Pour ma part, je pense que la seule et unique possibilité est qu’il vienne lui-même jouer ce rôle au quotidien afin de restructurer et de développer notre club. Je ne vois que ça, personnellement, car il ne souhaite pas de président délégué."