La Coupe du monde la FIFA est aujourd'hui l'une des compétitions sportives les plus importantes au monde. Si, au XXIᵉ siècle, les nations se battent pour participer à la compétition, il fut un temps où organiser une Coupe du monde était plus compliqué que réunir les équipes de son quartier pour la fête du football. Retour sur l'édition 1950 de la Coupe du monde et son lot de désistements.

Le stade Maracana de Rio, construit pour la Coupe du Monde 1950 (Icon Sport)
Le stade Maracana de Rio, construit pour la Coupe du Monde 1950 (Icon Sport)

La Coupe du monde 1950 s'est jouée du 25 juin au 16 juillet au Brésil. Rattrapant deux éditions annulées pour cause de guerre mondiale, l'édition 1950 devait être le retour de la fête du football. Remportée par l'Uruguay, causant un traumatisme national au Brésil, la Coupe du monde 1950 a surtout été marquée par la difficulté de son organisation quelques années après le conflit mondial.

L'Inde refuse de jouer avec des chaussures

Organisée au départ pour seize équipes dispatchées en quatre groupes, la compétition va faire s'arracher les cheveux aux organisateurs brésiliens. Le premier forfait provient d'une nouvelle règle mise en place par la FIFA afin de protéger les joueurs. En effet, l'instance décide d'obliger les joueurs à porter des chaussures durant le match dans le but d'éviter les blessures. La fédération indienne, outrée par cette décision, décide de déclarer forfait. 72 ans plus tard, l'Inde attend toujours de participer à sa première Coupe du monde.

Le stade Maracana de Rio, construit pour la Coupe du Monde 1950 (Icon Sport)
L'équipe d'Inde (ici, face aux Émirats Arabes Unis en 2019) n'aura jamais réussi à participer à la Coupe du Monde après cette histoire (Icon Sport)

Le forfait indien va entraîner de nombreux désistements. Quelques semaines plus tard, c'est la Turquie qui annonce son intention de ne pas participer à la Coupe du Monde 1950. Avançant des arguments financiers empêchant la fédération turque d'envoyer ses joueurs en Amérique du Sud, ce désistement entraînera une situation inédite.

Des repêchages peu efficaces

Alors que l'Écosse annonce à la dernière son envie de ne pas participer à la compétition, il manque donc trois équipes aux organisateurs brésiliens. Le Portugal, l'Irlande et la France sont ainsi repêchés. Une nouvelle fois, pour des raisons financières et logistiques, l'Irlande et le Portugal refusent l'invitation. Les organisateurs brésiliens se résignent alors : deux des quatre poules de la Coupe du monde 1950 ne comporteront que trois équipes !

G1 G2 G3 G4
Brésil Angleterre Suède Uruguay
Mexique Espagne Italie France
Yougoslavie Chili Paraguay Bolivie
Suisse États-Unis
Les poules prévues à quelques semaines du départ de la Coupe du Monde 1950

Cette histoire, déjà rocambolesque, aurait pu s'arrêter là... C'était sans compter sur les instances françaises. Non contents d'avoir été invités malgré leur élimination, les Français, par l'intermédiaire du président de leur fédération Emmanuel Gambardella (oui, oui, à l'origine du nom de la coupe), se plaignent de l'organisation brésilienne (d'aucuns disent que la France n'avait pas du tout le niveau et a préféré éviter l'humiliation au Brésil).

Le stade Maracana de Rio, construit pour la Coupe du Monde 1950 (Icon Sport)
Les informations de l'Équipe sur le refus français de jouer ses deux matchs de Coupe du Monde en 1950

À quelques jours du début de la compétition, les Français annoncent en effet qu'ils ne joueront pas leur deuxième match de poule. En effet, le premier match contre l'Uruguay a lieu à Porto Alegre le 25 juin et le match contre la Bolivie à Recife le 29 juin. Les membres de la FFF estiment que cela fait beaucoup trop de kilomètres à parcourir. Devant le refus brésilien, la France déclare forfait. L'Uruguay gagne ainsi son seul match de poule face à la Bolivie (8-0) et s'ouvre le chemin de la poule finale.

Ces histoires nous rappellent à quel point le football a évolué. Il est aujourd'hui inimaginable de penser qu'un pays déclare forfait pour une Coupe du Monde pour des raisons financières. Comme l'a si bien dit Kylian Mbappé : "le football, il a changé" !