Des circonstances atténuantes
Avant tout, l'histoire de Darwin Nunez à Liverpool est pour l'instant celle d'un jeune homme qui a coûté 80 M€. L'étiquette d'un tel prix n'a rien de facile à porter, et l'attaquant a pu rapidement le constater. Dès son premier match amical, les réseaux sociaux le prirent pour cible. Pourtant, dans les faits, le joueur de 23 ans n'avait participé qu'à quelques minutes de la rencontre de préparation contre Manchester United. Conscient de la pression qui pesait sur son attaquant, Jügen Klopp a tout fait pour le préserver. Ainsi, ce n'est que sur la troisième opposition possible que le coach a offert à l'Uruguayen sa première titularisation.
Malheureusement, sous le harcèlement de Joachim Andersen, qui avait visiblement bien cerné la nervosité de son vis-à-vis, celui-ci a commis l'irréparable. Il ne s'agit pas du geste le plus violent de l'année, mais le coup de tête est bien là. Outre-Manche, un carton rouge direct fait très mal, puisqu'il suspend automatiquement pour les trois prochaines affiches.
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Ce coup d'arrêt a laissé des traces. De longues semaines après les faits, Jürgen Klopp l'a avoué, sa recrue était gênée par sa sanction. Il n'en fallait pas plus, toujours selon le tacticien, pour que la confiance du joueur soit ébranlée. Par ailleurs, à la suite du match aller contre les Glasgow Rangers en C1, Nunez a reconnu avoir des difficultés d'adaptation. Parmi tous les obstacles à franchir, le plus délicat réside probablement dans la barrière de la langue.
Finalement, depuis son arrivée, l'ancien joueur de Benfica a bénéficié d'une gestion bien particulière de la part de son entraîneur. Statistiquement, que ce soit en PL ou C1, il n'a figuré dans le 11 de départ que sur 50 % des matchs. Ce temps de jeu restreint doit forcément être pris en compte au moment d'évaluer son apport chez les Reds.
Nunez tient ses promesses
Malgré des attentes très importantes autour de lui, Nunez avait su se montrer décisif dès ses premières apparitions. Lors du Community Shield contre Manchester City, son entrée en jeu avait lourdement pesé sur le résultat final. En obtenant un penalty et en marquant son premier but, il avait permis à Liverpool de l'emporter. Pour la première journée de championnat, en étant impliqué sur les deux buts de son équipe contre Fulham, il avait aussi envoyé des signaux très positifs, là aussi en sortie de banc.
Bien que coupé dans son élan avec sa suspension, il a ensuite tendu à se remettre sur les bons rails. Buteur contre Arsenal, il a décidément prouvé qu'il pouvait sortir son épingle du jeu sur les gros matchs. Contre West Ham, il a aussi montré qu'il pouvait décider du sort d'une rencontre en y inscrivant la seule réalisation.
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Dernièrement, le natif d'Artigas est monté en puissance. En Ligue des Champions, il a trouvé la faille sur chacune des trois dernières rencontres de sa formation. En Premier League, il a adressé une passe décisive à Mohamed Salah contre Tottenham, avant d'être l'homme du match contre Southampton la semaine suivante, grâce à un doublé. Toutes compétitions confondues, Nunez marque toutes les 105 minutes de jeu. C'est certes, derrière Herling Haaland, décisif toutes les 60 minutes, mais c'est largement devant un Gabriel Jesus, pourtant souvent cité comme l'un des meilleurs transferts de la saison en Angleterre.
Le Brésilien a en moyenne eu besoin de 291 minutes pour scorer, là aussi toutes compétitions confondues. Très complet pour l'axe, le numéro 27 de Liverpool a aussi impressionné sur le côté gauche, en particulier grâce à sa vitesse exceptionnelle. Avec un sprint à 36,5 km/h, il détient le record du joueur le plus rapide de ce début de saison dans l'élite anglaise. À son retour du Qatar, Nunez devra enchaîner les bonnes prestations (et les titularisations) pour enfin mettre tout le monde d'accord.